Charles de Machault (1587-1667), seigneur d’Arnouville, est le fils aîné de Louis de Machault, seigneur de Boutigny, maître des comptes, et de Catherine Hervieu. Conseiller au Grand conseil en 1608, maître des requêtes de l’hôtel du Roi en 1619, il est l’un des juges du comte de Chalais. Intendant d’armée en Languedoc entre 1629 et 1632, il est chargé du démantèlement des places fortes de la province jugées ou dangereuses – pouvant être utilisées par les rebelles à l’autorité royale – ou inutiles. 

Au début de l’année 1632, il se heurte à la résistance de la ville de Nîmes dont il tente de confisquer les armes¹. Il met ensuite en œuvre les représailles décidées, après la bataille de Castelnaudary, contre le duc de Montmorency et ses complices. Il supervise notamment la démolition du château de Paire à l’automne 1632, malgré une lettre de cachet contraire que lui a faite parvenir le marquis de La Vrillière². Le 22 mars 1635, des lettres de cachet adressées au parlement de Bourgogne en font le premier intendant de la province : «  intendant de justice, police et finances en Bourgogne et Bresse (…) pour demeurer en cette qualité proche la personne de Monseigneur le Prince »³. Il s’agit sans doute alors, autant de faire part à la clientèle du prince de Condé, gouverneur de la province, que de mettre en place les conditions nécessaires aux bonnes relations entre pouvoir judiciaire et pouvoir militaire. Il est à noter qu’à la même époque Claude de Machault, homonyme de l’intendant, conseiller au Conseil souverain de Nancy, reçoit commission pour démanteler les fortifications de Lunéville⁴. La commission dont bénéficie Charles de Machault ayant une durée de trois ans, il demeure en charge à Dijon jusqu’en 1638, date à laquelle il est remplacé par Jacques Mangot. 

Il est envoyé, à la fin de l’été de la même année, en compagnie de Charles Le Roy de La Potherie, à Fontarabie⁵.

Il exerce également les fonctions d’intendant d’armée en Normandie et Dauphiné⁶, et il est, avec Charles Le Roy de La Potherie, l’un des douze conseillers d’État désignés pour préparer la réforme du Conseil (1657), puis le doyen des conseiller d’État en 1665. 

Il a épousé, en 1611, Françoise Lefebvre de Caumartin. C’est son fils Claude de Machault, seigneur d’Arnouville, qui épouse en 1648 Marguerite (ou Marie) Colbert⁷.

Textes 274, 275, 287, 543, 545, 581, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. Michel Particelli d’Hémery à Richelieu, Montpellier, 21 février 1632, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, La correspondance du cardinal de Richelieu. Au faîte du pouvoir, l’année 1632, ouvrage cité, p. 96-97. [↩]
2. Le marquis de Châteauneuf, probablement à Claude Bouthillier, Surgères, 18 novembre 1632, original conservé au Ministère des Affaires Étrangères, coll. Mémoires et Documents France, vol. 803, f° 307. [↩]
3. Cité par Heide Gronau-Chemillet, « Le parlement de Bourgogne et l’intendant sous les ministères de Richelieu et de Mazarin : du clientélisme Condéen vers la fidélité au roi », dans Jacques Poumarède et Jack Thomas – dir. -, Les Parlements de province : pouvoirs, justice et société au XVII^e siècle, Toulouse, Presses Universitaires du Midi, 1996, p. 443-452, voir p. 443. [↩]
4. « La commission pour le rasement des fortifications de Lunéville et autres lieux fut donnée il y a quelque temps à Monsieur de Machaut, conseiller en cette chambre. Il s’y employa aussitôt, en donna commission, s’en allant à Paris, de le continuer… », le comte de Brassac à Richelieu, Nancy, 16 mai 1635, Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 25, fol. 204-205. [↩]
5. Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France t. VIII, p. 345. [↩]
6. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome IX, p. 284-285. [↩]
7. Jean-Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France…, Paris, chez l’auteur et chez Artus Bertrand, 1820-1823, 12 vol., tome dixième, p. 53. [↩]