Gaspard Dugué (ou du Gué) (v. 1570-1651), baron de Bagnols (en Beaujolais, auj. dép. Rhône) et de Marzé, seigneur du Bois d’Oingt, Lègnes, Frontenas, L’Isérable et Vénissieux, est le fils de Jean Dugué, contrôleur du grenier à sel, et d’Antoinette de Turgis. Par lettres de provision du 15 février 1614, il est pourvu de la charge de trésorier de France à Lyon, et devient ensuite premier président du bureau des finances de la ville.
Il acquiert peut-être encore les charges de conseiller du Roi en ses Conseils et de secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France. En 1627, en compagnie de François Théodore de Nesmond, Gaspard Dugué est chargé d’enquêter sur des abus constatés aux péages du Rhône, de la Saône et de l’Isère. C’est probablement lui, et non son fils aîné, François, né vers 1610, qui exerce les fonctions d’intendant de l’armée d’Aunis en 1627-1628, puis d’intendant de l’armée de Piémont en 1629-16301.
Il prend les fonctions d’ « intendant des finances, vivres et munitions de l’armée du maréchal de La Force » au cours de l’été 1632 et sollicite l’autorisation de rester à Lyon, où il rencontre des difficultés à trouver le numéraire dont il a besoin2. Il parvient cependant, dans les semaines qui suivent, à lever des chevaux d’artillerie pour s’opposer à la progression du duc d’Orléans3. À l’époque de l’entrée de la France en guerre ouverte, Richelieu sollicite Gaspard Dugué, ainsi que les financiers Lumague et Vidault, « pour voir s’il voudront faire fournir sur (son) crédit »4
Gaspard Dugué a épousé, en 1609, Marie Charrier de La Rochette, sœur de Jean Charrier de La Rochette († 1677), receveur général des finances à Lyon, trésorier général de France en 1621 et prévôt des marchands de Lyon en 1636 et 1637. De leur mariage est issu François Dugué († 1686), seigneur de Bagnols, évoqué par Pierre Grillon5 qui épouse Marie Angélique Turpin de Vauvredon. Gaspard Dugué convole en secondes noces, en 1632, avec Virginie Aimée de Saint-Julien, veuve de Bertrand de Chaponnay (ou Chaponay).
Il acquiert la baronnie et le château de Bagnols en 1619 ; la seigneurie de Vénissieux en 1640 ; la terre, le château et la baronnie de Marzé en 1642 ; la seigneurie de L’Isérable en 16466.
Voir aussi Karine Deharbe, Le bureau des finances de la généralité de Lyon, XVIe-XVIIIe siècle : aspects institutionnels et juridiques, Vincennes, Institut de la gestion publique et du développement économique et Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2013, passim.
Textes 274, 275, 287, 667, 903, 924, 951, 1003, 1041,
- Contrairement à ce qu’indique Pierre Grillon, Les papiers de Richelieu : index des tomes I, II et III, corrections et additions – 1624-1628 –, Paris, Pédone, 1980, p. 41. [↩]
- Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 335-336, voir aussi ici. [↩]
- Michel Particelli d’Hémery à Richelieu, 9 août 1632, Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 802, f° 334-338. [↩]
- Françoise Bayard, Le monde des financiers au XVIIe siècle, Paris, Flammarion, 1988, p. 68. [↩]
- Voir ci-dessus. [↩]
- Voir Alain Belmont, « Gaspard Dugué, le grand seigneur de Vénissieux », Expressions : les nouvelles de Vénissieux, publication en ligne consultée le 09/06/20022, d’après les Archives Départementales du Rhône cotes 8 C 7, et 44 J 44, 45, 423, 431, 455, 531 et d’après les Archives Municipales de Lyon, cote 1 G 724. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (9 juin 2022). Dugué (ou du Gué, Gaspard, baron de Bagnols). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 17 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpxv