Philippe Andrault (1613 – † 21 mai 1675), seigneur puis comte de Langeron (en Nivernais), est le fils de Jean (ou Jacques) Andrault († v. 1631), baron de Cougny, Vaux et Alligny, seigneur de Langeron, Varry, L’Isle-de-Mars, Champlois, Mont, Gouloux, Moux, et Bazoles, bailli d’épée du Nivernais et du Donziais, gouverneur de La Charité-sur-Loire, maréchal de camp en 1630, et de Marguerite de La Tournelle. Il est le frère cadet de Charles Andrault (1603 ou 1608 – 1645), vicomte de Langeron.

Élevé page de Gaston d’Orléans, il bénéficie de la position, à la Cour, de son frère Charles, qui négocie vraisemblablement pour lui en 1635 une charge au sein de la Maison de Monsieur¹

La même année 1635, Philippe Andrault de Langeron est impliqué dans les cabales qui agitent l’entourage de Monsieur². 

Selon Adolphe de Mullot de Villenaut, il obtient pourtant le gouvernement de La Roche-sur-Yon en 1636, et la charge de premier gentilhomme de la Chambre de Monsieur en 1637, date à laquelle il vend la seigneurie d’Alligny.

Il sert comme capitaine au régiment d’infanterie levé par son frère Charles en 1638, et le suit au siège de Saint-Omer, ainsi qu’au siège et à la prise de la place d’Hesdin en 1639.

Philippe Andrault de Langeron prend part aux combats livrés à Arras en 1640, et, toujours aux côtés du vicomte de Langeron, à la soumission de Bar-le-Duc, Pont-à-Mousson, Saint-Mihiel, Ligny-en-Barrois, Gondrecourt, Neufchâteau, Ternol, Mirecourt, Épinal et Chaté. Il est encore aux côtés de son frère et du comte de Grancey lors de la campagne de Franche-Comté qui suit celle de Lorraine et combat sous les ordres de Monsieur du Hallier en 1642.

Il prend part à la bataille de Rocroi en 1643, et, entre autres, à la prise de Maubeuge. Sur la démission du vicomte de Langeron, il reprend, en tant que mestre de camp, le régiment qui porte leur nom, par commission du 25 juillet. Enfin, il est chevalier des ordres du Roi la même année 1643.

En 1644, il sert avec ses contingents aux combats de Thionvile et de Sierck, ainsi qu’à Gravelines. La même année, il entre au service du duc d’Enghien.

On le retrouve aux combats de Cassel, de Mardick, de Linck, de Bourbourg, de Menin, de Béthune, de Lillers et de Saint-Venant en 1645, de Courtrai, de Bergues, de Mardick, de Dunkerque en 1646, de La Bassée et de Lens en 1647. À la mort de son frère Charles, il recueille le gouvernement de La Charité-sur-Loire, où il commande plusieurs années et où son régiment tient garnison jusqu’à son licenciement en 1653. Il obtient également la charge de bailli du Nivernais et du Donziais.

Il est promu maréchal des camps et armées du Roi par brevet du 28 janvier 1648³.

En 1652, il s’engage aux côtés des frondeurs.

En 1655 pourtant, il est fait lieutenant général des armées du Roi par brevet en date du 1^er juillet. Puis sa terre de Langeron est érigée en comté en février 1656. Il quitte alors définitivement la carrière des armes.

Il épouse, le 26 octobre 1641, Claude Marie Faye d’Épesses, demoiselle d’honneur de Marie de Médicis.

Voir aussi Katia Béguin, Les princes de Condé : rebelles, courtisans et mécènes dans la France du Grand Siècle, Seyssel, Champ Vallon, 1999, p. 396-397 ;

Adolphe de Mullot de Villenaut, Nobiliaire de Nivernois…, deuxième volume, Nevers, imprimerie de G. de Vallière, 1900, p. 381, l’ouvrage est disponible en ligne sur Gallica, consulté le 07/10/2024 ;

François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, troisième édition, tome premier, Paris, chez Schlesinger frères, 1863, col. 481.

Textes 800, 802, 

1. Guy d’Elbène au comte de Chavigny, translation publiée en ligne, texte 802. [↩]
2. Voir le courrier que le comte de Chavigny adresse à Richelieu, le 16 mai 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), « La raison de guerre » : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, L’Harmattan, 2016, p. 229-231. [↩]
3. M. Pinard, Chronologie historique-militaire… Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome IV, p. 218 et tome VI, p. 230. [↩]

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