Louis Lemaistre-Beljambe au cardinal de Richelieu, Toulouse, 11 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1628, f° 204-205. Original autographe. Suscription au f° 205 v°: « à Monseigneur, Monseigneur le cardinal en cour ». 

Monseigneur,

Le respect que je dois à l’honneur de vos commandements m’oblige d’ajouter ce mot à celle que M. Turpin et moi vous avons écrit, et vous dire, comme m’étant trouvé au parlement lors de la délibération pour casser l’ordonnance des États, j’ai reconnu de grands monopoles et factions des partisans de M. de Montmorency, dont il semble que le président de Caminade se soit déclaré le chef, s’étant emporté jusque-là de quereller et offenser M. le premier Président [Jean Bertier de Montrave], afin d’éluder l’arrêt et la résolution de la compagnie, ce qui fut arrivé sans le crédit dudit sieur premier président, et l’assistance de ses amis qui embrassèrent son dessin par la considération de son intérêt. Cela fait reconnaître le commencement d’une faction en cette ville au préjudice du service du Roi, et fait appréhender que les choses ne passent plus avant, comme nous en voyons les apparences, et que l’on s’efforce de pratiquer le monde, nonobstant la diligence que M. le premier Président a apporté pour faire résoudre le parlement et le corps de ville de rendre les devoirs qu’ils ont témoigné de leur obéissance. C’est, Monseigneur, le compte que je vous rends de mes soins et diligences, sous la faveur de votre protection, puisqu’il vous plaît me permettre de me dire à jamais, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Lemaistre-Beljambe

Toulouse, ce 11^me août 1632.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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