Nicolas II Lejay (ou Le Jay)  (1574-1640), baron de Tilly et de la Maison-Rouge, seigneur de Saint-Fargeau, Villiers, Les Salles, Saint-Y, Brétigny-sur-Mont, Malabry, Paray, Conflans et Les Carrières, est le fils de Nicolas Lejay, seigneur de Bervilliers, « Quiquempoix »¹ et de La Grange, secrétaire du Roi puis correcteur en la Chambre des comptes, et de Madeleine Gron. Il débute sa carrière comme conseiller au Châtelet de Paris, charge que résigne, en sa faveur, son parent, François Hotman (1597).

En 1600, il obtient celle de conseiller et de commissaire aux enquêtes au Parlement, puis la charge de procureur du Roi au Châtelet. En 1609, il est promu lieutenant civil de la vicomté et prévôté de Paris. Un an plus tard, il accède aux fonctions de conseiller d’État. En 1613, il devient président à mortier au parlement de Paris et le symbole de la résistance parlementaire à l’autorité royale. Nicolas Lejay, proche du prince de Condé, est l’auteur des remontrances présentées à la Régente et à Concini critiquant la politique financière du gouvernement et le projet d’union matrimoniale avec l’Espagne. Au mois d’août 1615, il est arrêté et assigné à résidence, à Amboise. Il ne peut regagner Paris que l’année suivante. En 1617, il rejoint cependant Condé à Soissons. Il assure l’intérim de premier président au Parlement de mars à septembre 1627 et de mai à septembre 1630, date à laquelle il est nommé à cette charge. Dans le contexte de la convocation, à Metz, en 1632, des membres du parlement de Paris les plus hostiles à la création de la chambre de l’Arsenal, Nicolas Lejay tente d’apaiser les tensions nées entre les parlementaires et l’autorité royale, exacerbées en 1635 par la demande du Roi de création de nouveaux offices. Nicolas Lejay dénonce un conflit d’intérêts où le garde des sceaux, Pierre Séguier, est impliqué². Pris entre deux feux, il se voit alors reprocher par ses pairs sa propension à la conciliation. Pierre Séguier devenu chancelier de France, Louis XIII confie les Sceaux à Nicolas Lejay en 1636. Nicolas Lejay a épousé Madeleine Marchant et meurt le 30 décembre 1640. 

Textes 279, 285, 335, 336, 839, 851, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, t. I, p. 119. [↩]
2. Nicolas Lejay à Richelieu, 10 janvier 1635, original conservé au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 813, f° 27-28, voir ici. [↩]