Jean Roze (ou Rose) est l’un des affairistes les plus importants de l’époque. Il fournit le pain de munition à l’armée du Roi envoyée en Lorraine depuis 1632, et ne souscrit pas moins de onze traités entre 1630 et 1642. Richelieu lui a, en particulier, concédé la charge de munitionnaire général des armées. Il doit organiser le ravitaillement des armées du roi de France engagées en Lorraine et en Allemagne en 1635.

Il se rend, à ce titre, en Lorraine au début de l’été 1635, et séjourne à Pont-à-Mousson de juin à août 1635, période pendant laquelle il rend compte directement à Richelieu. Claude de Bullion mentionne le 31 décembre 1635 que son contrat arrive à son terme¹. Jean Roze bénéficie des difficultés de la monarchie à rembourser ses fournisseurs, et d’une partie non négligeable des recettes fournies par les contribuables, grâce à la taxe sur les étrangers résidant au royaume qui lui est réservée².  En 1645, le surintendant général des vivres Christophe-François Hébert lui refuse l’office quadriennal. Jean Roze acquiert par ailleurs la seigneurie de la Carte-Balan en 1648, et est titulaire d’un office de premier valet de la garde-robe du Roi.

Voir aussi Françoise Bayard, Le monde des financiers au XVII^e siècle, Paris, Flammarion, 1988, p. 386 ;

Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), « La raison de guerre », correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, ouvrage cité, p. 569 ;

Jean-Éric Jung, « L’organisation du service des vivres aux armées de 1550 à 1650 », Bibliothèque de l’École des Chartes, 1983, n° 141-2, p. 269-306, citation p. 303 note 3.

Textes 287, 471, 636, 724, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, “La raison de guerre”: correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 568-570. [↩]
2. Françoise Bayard, Le monde des financiers au XVII^e siècle, Paris, Flammarion, 1988, p. 382 et David Parrott, Richelieu’s Army : War, Government and Society in France (1624-1642), Cambridge, Cambridge University Press, 2004, p. 256 : “Roze’s career illustrates the problems of a ministry which, having allowed itself to become heavily dependent upon the efforts of favored munitionnaires, was consequently extremely restricted in the extent to which corruption and simple failure to honor obligations could be restrained.” [↩]