Nicolas-François de Lorraine (1609-1670) est le fils cadet de Christine de Salm et de François II de Lorraine, comte de Vaudémont, duc de Lorraine. Il est le frère du duc Charles IV. Il est très jeune destiné à l’état ecclésiastique. En 1620, il reçoit les bulles de coadjuteur de l’évêque de Toul, Jean des Porcelets de Maillane, auquel il succède en 1624. En 1627, il est fait cardinal. Au cours de l’année 1633, il représente le duc de Lorraine lors des négociations préliminaires aux traités de La Neuveville et de Charmes.

Le 19 janvier 1634, Charles IV lui cède ses États¹. Puis en février, dans la nuit du 16 au 17, il renonce à la pourpre et à l’épiscopat, à ses bénéfices ecclésiastique, épouse secrètement sa cousine Claude de Lorraine, seconde fille du duc Henri II le Bon, à Lunéville, et peut dès lors recevoir les duchés que lui abandonne temporairement son frère. Dans la nuit du 30 mars au 1^er avril, dans les conditions les plus rocambolesques, Nicolas-François et Claude de Lorraine prennent la fuite, comme l’ont fait avant eux la princesse Marguerite de Lorraine et la princesse de Phalsbourg, et gagnent l’Italie, par la Franche-Comté, puis Florence où les accueille pendant trois ans leur tante, Christine de Lorraine, grande-duchesse de Toscane. Au cours de l’été 1636, ils se rendent également en Bavière. Par la suite, ils séjournent en Autriche et s’installent à Vienne, où naissent leurs enfants. En 1654, alors que le duc Charles IV est capturé et emprisonné à Madrid par les Espagnols, Nicolas-François prend à nouveau le relais de son frère et décide de rejoindre le camp français. Il participe, en compagnie de son fils Charles, futur duc Charles V, à la bataille des Dunes (juin 1658). Ses succès militaires lui permettent d’obtenir la libération de son frère. Le roi de France accepte de restituer les duchés à leurs légitimes souverains en 1661, avant que les intrigues de Charles IV ne contraignent Louis XIV à décider une nouvelle phase d’occupation. Du mariage de Nicolas-François et de Claude de Lorraine, naissent Ferdinand-Philippe (1639-1659), Charles (1643-1690), à qui échoit la couronne ducale, Anne-Éléonore (1645-1646), Anne-Marie (décédée en bas âge), Marie-Anne-Thérèse (1648-1661), abbesse de Remiremont. Nicolas-François de Lorraine décède le 27 avril 1670.

Voir Ferdinand des Robert (éd.), Correspondance inédite de Nicolas-François, duc de Lorraine et de Bar, Nancy, librairie Sidot frères, 1885. 

Textes 18, 53, 55, 138, 182, 211, 234, 261, 271, 283, 524, 731, 772, 815, 849, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Acte de cession établi par le duc Charles IV en faveur de son frère, le cardinal Nicolas-François de Vaudémont, Mirecourt, 19 janvier 1634, publié par le comte d’Haussonville, Histoire de la réunion de la Lorraine à la France…, 2^e éd., Paris, Michel Lévy frères, 1854-1859, 4 vol., au vol. 1, p. 551-553, et copie conservée au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 14, f° 91-92, et f° 93-98 [↩]