Pierre de Conty (1587-1655), seigneur d’Argencour (ou Argencourt), est le fils de Jean de Conty d’Argencour et de Perrette de Baudan (elle-même fille du premier consul d’Alès, Yvonnet de Baudan, et sœur d’Antoine de Baudan, ingénieur). Pierre de Conty d’Argencour estun ingénieur et un bâtisseur de places fortes. Originaire de la région de Montpellier, né dans une famille protestante, peut-être apparenté à Pierre de Baudan, président en la chambre des comptes, aides et finances de Montpellier, il dirige la défense de cette ville en 1622 contre les troupes royales. Il abjure après la capitulation de la place et devient ingénieur des fortifications royales. En 1625, Richelieu le charge d’améliorer les défenses des provinces d’Aunis, Poitou, Saintonge, Guyenne, Béarn et Navarre. En 1627, il achève les travaux de la digue de La Rochelle.
Il rénove aussi les places fortes des côtes septentrionales du royaume, notamment celle du Havre (à partir de 1631). Le 11 octobre 1632, ordre est donné de lui verser la somme de 5960 livres pour le travail accompli en Lorraine, en Champagne et en Languedoc1. Entre 1627 et 1637, il fait entièrement reconstruire les fortifications de Brouage.
À la fin de l’année 1635, en compagnie du baron de Meslay, il accède au grade de maréchal de camp : il est envoyé en Languedoc, avec les fonctions de sergent de bataille et pour l’entretien des places de la province, servir sous les ordres du duc d’Halluin2.
Pierre d’Argencour participe aussi au siège de Corbie en 1636, puis commande la prise de Salses en 1639. En 1642, on le retrouve à Collioure et Perpignan. Nommé maréchal de camp en 1641, il est pourvu du gouvernement de Narbonne en1642 et est promu lieutenant général des armées du Roi en 1653. Il a épousé Madeleine de Chaumont.
Texte 294,
- Ordonnance donnée à Béziers, conservée au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 803, f° 181. [↩]
- Richelieu au duc d’Halluin, de Rueil, 5-6 décembre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), L’Œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, année 1635, Paris, L’Harmattan, 2020, p. 525-526 ; Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome V, p. 957. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (17 juin 2022). Conty (Pierre de, seigneur d’Argencour). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 18 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpz0
En 1658 Mazarin fit licencier Clair-Gilbert d’Ornaison, comte de Chamarande, premier valet de chambre, pour s’être entremis avec une des filles de la reine pour le roi, il s’agissait de la fille du gouverneur de Narbonne, Argencourt et de Madeleine de Chaumont (5 février 1658, Lettres de Guy Patin à Charles Spon).
A noter que Conty d’Argencourt a fait l’objet d’une notice dans Pinard (IV-185). Il fut actif âgé, fait lieutenant général des armées du roi le 18 août 1653, En 1654, il fut mobilisé par Mazarin pour Bordeaux : “il faut songer à travailler au Château-Trompette; le Roi a résolu de vous envoyer M. d’Argencourt, pour le fortifier, je lui dépêche un courrier exprès à Narbonne et lui mande de se rendre incessamment au près de vous à Bordeaux, où il trouvera ses ordres”, 300 hommes devront être logés dans le château, avec l’artillerie de l’hôtel de ville, dont le canon, ceci en prévision de sédition à Bordeaux avec l’exécution de Dureteste (20 février 1654, Estrades, lettres nouvelles…, p.127).
Cher Monsieur,
Je vous remercie pour ces précisions ! Elles viennent ,en effet, très utilement compléter les éléments dont je disposais.
Bien cordialement,
Marie-Catherine Souleyreau