Louis (1600-1654), comte d’Egmont, prince de Gavre [van Gavere], seigneur d’Armentières, est le fils de Charles d’Egmont († 1620), comte d’Egmont, prince de Gavre, gouverneur de Namur, et de Marie de Lens, dite « d’Aix ». Il est aussi le frère aîné de Madeleine, princesse de Chimay. Grand d’Espagne, il est chevalier de la Toison d’or et exerce la charge d’ambassadeur de l’infante Isabelle-Claire-Eugénie auprès du roi d’Espagne.

Il a épousé, en 1621, Marie-Marguerite, comtesse de Berlaymont et baronne d’Escornaix. Il décède à Saint-Cloud en 1654¹. Le comte d’Egmont, qui revendique la possession des duchés de Gueldre et de Juliers et se présentant comme duc de Gueldre et de Zutphen, a assisté en 1632 aux assemblées des chevaliers de la Toison d’Or, réunis par l’infante Isabelle-Claire-Eugénie. À l’insu de cette dernière, il s’est retiré à Hierges puis s’est réfugié en France. Malgré les injonctions qui lui sont faites, il demeure dans le royaume et lève des troupes en Fance et en pays de Liège pour lutter contre la tutelle espagnole. Il propose à Richelieu de soutenir la révolte des seigneurs de Flandre, en échange des places de Bouchain, Le Quesnoy, Avesnes-sur-Helpe, et Landrecies², mais refuse de se rendre auprès de Richelieu, comme le lui a demandé Louis XIII. En 1635, il réside sans autorisation, en compagnie de son épouse, à Charleville, dont le souverain est le duc de Nevers et de Mantoue, Charles de Gonzague³. Il est condamné en 1639 aux Pays-Bas espagnols.

Textes 12, 648, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. Jean-Charles-Joseph de Vegiano, Supplément au Nobiliaire des Pays-Bas et du comté de Bourgogne (1420-1555), Louvain, chez Jean Jacobs, 1775, p. 69-70 ; Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique…, tome troisième, Amsterdam, chez Brunel, et alii, 1740, p. 33 [↩]
2. Théodore Juste, Conspiration de la noblesse belge contre l’Espagne en 1632 : étude historique, Bruxelles, librairie polytechnique d’Aug. Decq, 1861, p. 62 [↩]
3. Voir le courrier que le comte d’Egmont adresse à Richelieu, de Charleville, le 14 septembre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, “ La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 390-391 ; et le courrier de Claude Bouthillier à Richelieu, de Châlons-en-Champagne, le 18 septembre 1635, ibidem, p. 409. [↩]