Jean de Rechignevoisin (v. 1575-1635), seigneur de Guron, est le fils de Gabriel de Rechignevoisin, seigneur de Guron et des Loges, et de Catherine Frottier de La Messelière. Il exerce les charges et fonctions de conseiller d’État (1621), gentilhomme ordinaire de la chambre (1626), et de gouverneur de Marans (1626).
En 1628, il est chargé de négocier à la fois avec le duc de Savoie et l’Empereur en qualité d’agent diplomatique1. Il sert brillamment à Casal en 1629 et est encore chargé de mission à Mantoue en mars de la même année.
Brièvement pressenti pour une mission diplomatique en Angleterre, Louis XIII et Richelieu préfèrent l’envoyer à Nancy au mois d’avril 1632 pour enquêter sur le mariage du duc d’Orléans avec la princesse Marguerite et « se plaindre civilement au duc de tous les mécontentements que le Roi avoit de lui »2. Mais dès la fin du mois de mai 1632, Guron, en but depuis plusieurs semaines à l’hostilité du duc de La Valette, est soudain disgracié. Sa clairvoyance et ses indiscrétions sont-elles devenues gênantes, ou Richelieu préfère-t-il le sacrifier à ses relations avec la famille de Nogaret ? Les raisons de son envoi en Allemagne restent obscures, mais ne sont peut-être pas étrangères à ses liens avec Guillaume Marescot, ancien intendant de justice à Metz3. Il est cependant de retour en Lorraine en 1633, chargé d’enquêter sur les relations entretenues par Charles IV et le duc d’Orléans. En octobre, il rédige, avec Michel Marescot, ou son père, Guillaume Marescot (qui appartient à la même génération que lui), un « discours… sur le sujet de la Lorraine »4, justifiant les prétentions de Louis XIII sur la Lorraine et récusant ceux du duc Charles IV sur la couronne de France.
Il détient aussi la charge d’introducteur des ambassadeurs entre 1631 et 1633, date à laquelle il s’en démet (décembre)5.
Au début du mois d’août 1634, il est pourvu en commende de l’abbaye Saint-Martin de Metz6.
Il a épousé, en 1596, Françoise d’Angoulême, demoiselle de Puyrateau et de Gurat ; puis, en 1606, Marie de Rechignevoisin, sa parente, veuve de Daniel Chevallier, seigneur de La Richardière. Il décède le 17 janvier 1635.
Voir la notice biographique que lui consacre le château de Versailles, consultée en ligne le 26/05/2023.
Voir aussi François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome XII, Paris, chez Antoine Boudet, 1778, p. 22.
Textes 24, 117, 124, 125, 130, 133, 138, 382, 581, 619, 624, 626, 628, 629, 646, 696, 730, 731, 759, 761, 764, 772,
- Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 264. [↩]
- Instruction de Richelieu à Guron, 1eravril 1632, Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, 1853-1877, collection des documents inédits de l’histoire de France en 8 volumes, t. IV, p. 275 [↩]
- Guron à Richelieu, 27 mai 1632, M.-C. Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, L’Harmattan, 2007, p. 236 [↩]
- Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 533-541. [↩]
- Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu…, ouvrage cité, p. 167. François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois indique quant à lui que Monsieur de Guron serait devenu introducteur des ambassadeurs le 4 juin 1633. [↩]
- Voir les extraits des registres du Grand Conseil du Roi portant nomination de Monsieur de Guron, en date du 2 août 1634, conservés au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 15, f° 85-86. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (18 mars 2022). Rechignevoisin (Jean de, seigneur de Guron). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 26 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpio