Le maréchal de Vitry à Richelieu, Tarascon, 25 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1702, f° 94-95. Original, de la main d’un secrétaire, sauf la signature et la formule finale autographe. Suscription au f° 95 v° : « à Monseigneur, Monseigneur le cardinal ». 

Monseigneur,

Nous nous sommes assemblés hier à Sorgue, dans le Comtat [Venaissin], M. le maréchal de La Force et moi, et avons pris la résolution que vous verrez par la lettre que nous avons écrite au Roi. Cependant, M. d’Hémery travaillant à avancer tout ce qui regarde le service du Roi de-deçà pour ses armées, a fait marché pour le pain de munition à un homme de Marseille fort puissant, et grandement accrédité avec les marchands de ce pays, qui, par ainsi, la peut faire fortement.

Je diligente les levées que le Roi m’a commandé [sic] de faire, et vous dirais pour la ville de Beaucaire, Monseigneur, que j’y ai fait entrer aujourd’hui onze cents hommes de guerre, et huit compagnies des dites levées de Provence, et sept compagnies de régiments de La Tour de cinquante hommes chacune, si bien que j’estime que le Roi ne doit point être en aucun souci de cette place, mais s’assurer qu’à cette heure que j’ai des hommes, si je peux faire quelque chose pour commencer à brider le château par quelque travail, je n’y oublierai rien. J’ai fait venir deux canons et deux moyennes d’Arles, avec quoi nous tourmenterons fort leurs batteries et les pouvons favoriser. Voilà, Monseigneur, pour cette heure ce que je peux vous mander et que j’ai reçu vos dépêches par le sieur Dyons, auxquelles j’obéirai comme celui qui est, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur,

Vitry

À Tarascon, ce 25^e août 1632.

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