Henri de Séguiran, comte de Bouc, à Richelieu, Aix-en-Provence, 27 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1702, f° 103. Original autographe.

Monseigneur,

Le sieur Roux, qui a été choisi par Votre Éminence pour être le porteur de vos lettres, tant à Messieurs des comptes, aides et finances de Provence, qu’à moi qui ai l’honneur de leur présider, est obligé de vous témoigner comme, du même jour qu’elles nous furent rendues, qui fût le 27 du courant, je fis assembler tous les officiers de la dite cour, et que, ores que nous fussions en vacations, auquel temps régulièrement et selon nos vieilles formes nous ne sommes pas en coutume de procéder à l’enregistration [sic] d’aucunes lettres patentes, néanmoins, il y fut unanimement résolu, tant le respect de Votre Éminentissime Grandeur et Vertu nous touche sensiblement, que le pouvoir duquel il a plu au Roi vous honorer en la charge de grand maître, chef, et surintendant général de la navigation et commerce de France serait vérifié et enregistré dans les archives de Sa Majesté.

Vous jugerez, je m’assure, Monseigneur, par ce département si facile de nos anciennes coutumes, comme aussi par la diligence de laquelle nos messieurs ont usé à vous donner toute sorte de contentement en une affaire tant importante, combien est passionnée dans leurs âmes l’affection et le ressentiment qu’ils y ont pour toutes les choses qui regardent Votre Éminence, et combien ils sont sensibles aux grandes et presque infinies obligations que toutes les provinces de ce royaume, et principalement la nôtre, ont aujourd’hui à vos soins. De moi, je vous supplierais très humblement de croire, Monseigneur, qu’il n’est personne qui soit avec plus de vérité ni de franchise que moi, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Séguiran

D’Aix, ce 27 août 1632.

Votre Éminence trouvera l’expédition de son affaire ci-jointe ensemble quelques lettres extraites de nos archives qui avoient été concédées à M. le duc de Guise, et qui, par mon opinion, vous pourront servir aujourd’hui en votre charge de grand maître de la navigation et commerce de France.

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