<Boyer> à Richelieu, Aix-en-Provence, 30 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1702, f° 105. Original de la main d’un secrétaire, sauf la signature et la formule finale autographe.

Monseigneur,

Ayant été averti par le sieur Roux qu’il avait porté les lettres patentes du Roi contenant l’érection et provision, en votre faveur, de la charge de chef et grand maître de la navigation et commerce de France, je n’eus pas manqué de me trouver en cette occasion et y rapporter ce que j’ai toujours fait pour le service du Roi et le vôtre, bien que l’adresse des lettres soit « au parlement, la chambre des vacations », appelés les présidents et conseillers qui se sont trouvés dans la ville, n’a pas laissé d’ordonner l’enregistration [sic], sauf de les représenter et publier en audience après la saint Rémy, le parlement séant.

Et cependant, afin que la volonté du Roi soit promptement exécutée, comme il est nécessaire pour le bien de son service, elle a ordonné qu’extrait des lettres sera envoyé en la ville de Marseille, pour être observé au siège d’icelle, et ailleurs où besoin sera pour y être enregistrées et exécutées. A été aussi résolu que la cour vous écrira qu’elle a reçu un extrême contentement d’avoir peu, en quelque façon, témoigner l’affection qu’elle a à votre service, et ce qu’elle doit aux grands services que vous avez rendu et rendez ordinairement à cet État, et à vous assurer qu’elle aura un soin particulier de conserver l’autorité et les droits de votre charge. Je n’ose pas, Monseigneur, vous dire particulièrement ce que j’ai contribué en cette occasion. Mais je puis vous assurer avec vérité que m’a présence n’y a pas été inutile, comme aussi je n’ai pas manqué de veiller et travailler pour le repos et sureté de cette ville pour contenir les sujets du Roi en l’obéissance qu’ils doivent tant en cette ville qu’aux autres de la province, dont je me réserve de vous écrire plusieurs particularités importantes par autre voie, et vous tenir averti ci-après par le moyen du dit sieur Roux qui, est très affectionné à votre service, ne désirant tant rien que d’être honoré des commandements du Roi et des vôtres, pour, en quelque occasion importante, signaler ma fidélité et mon courage, et faire paraître qu’il n’y a officier dans le royaume qui vous serve plus fidèlement, et sur qui vous ayez un pouvoir plus absolu que vous aurez toujours, Monseigneur, sur votre très obéissant et très fidèle serviteur,

<Boyer>

D’Aix, ce XXX août 1632.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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