Abel Servien (1593-1659) est le fils d’Antoine Servient (orthographe en usage à l’époque), seigneur de Biviers, procureur général des États du Dauphiné, et de Diane Bailly, elle-même fille de Guillaume Bailly, conseiller au parlement de Grenoble. Selon Joseph Bergin, Abel Servien est le frère aîné de François Servien (1601-1659), qui entre dans les ordres et devient évêque de Bayeux en 1655¹. Selon Hélène Duccini, François Servien est né en 1588, et ayant choisi la carrière ecclésiastique, c’est Abel Servien qui hérite de la seigneurie de Biviers, en Dauphiné ((Hélène Duccini, Guerre et paix dans la France du Grand Siècle. Abel Servien, diplomate et serviteur de l’État (1593-1659), Seyssel, Champ Vallon, 2012, p. 16)). Abel Servien est successivement procureur général au parlement de Grenoble de 1616 à 1624, conseiller d’État (1618), maître des requêtes (1624), chargé de missions diverses, puis intendant de Guyenne (1628). Intendant de l’armée d’Italie (1630), président en la justice souveraine du Roi établie à Pignerol, ambassadeur extraordinaire en Piémont, il signe, au nom de la France, le traité de Cherasco. 

Premier président du parlement de Bordeaux (juin 1630), il devient secrétaire d’État en charge du département de la Guerre le 11 décembre 1631. Il est l’un des premiers membres de l’Académie française (1634). Disgracié en février 1636, il est rappelé par Mazarin. Il est nommé plénipotentiaire au congrès de Münster, puis surintendant des finances en 1653, conjointement avec Nicolas Fouquet. Il a épousé Augustine Le Roux, dont il a trois enfants, Louis-François, Augustin et Marie-Antoinette. Abel Servien a douze frères et sœurs. François, d’abord coadjuteur de l’évêque de Gap puis nommé évêque de Carcassonne, avant d’être pourvu en 1655 de l’évêché de Bayeux grâce à l’appui d’Abel ; Ennemond Servien (1596-1679), président en la chambre des comptes du Dauphiné en 1628 ; Alexandre Servien († 1625) ; Isabeau Servien, qui épouse, en 1605, Artus de Lionne et décède comme Alexandre en 1625 ; Éléonore Servien († 1648), qui épouse Jean Buffévent du Puy de Murinais ; Barbe et Anne Servien, toutes deux religieuses en l’abbaye de Montfleury. Abel Servien est l’oncle d’Hugues de Lionne (1611-1671), dont il facilite la carrière, futur secrétaire d’État aux Affaires étrangères et négociateur du traité des Pyrénées (1659). 

Voir aussi Hélène Duccini, Guerre et paix dans la France du Grand Siècle, Guerre et paix dans la France du Grand Siècle…, ouvrage cité, p. 21 ; 

Giuliano Ferretti (dir.), De l’ombre à la lumière : les Servien et la monarchie de France (XVI^e et XVII^e siècle), Paris, éditions L’Harmattan, 2014, passim.

Textes 314, 346, 358, 374, 468, 479, 581, 618, 668, 711, 714, 720, 875, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Joseph Bergin, The Making of The French Episcopate (1589-1661), New-Haven & London, Yale University Press, 1996, p. 703 [↩]