Les États de Languedoc à Richelieu, Pézenas, 28 janvier 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1628, f^° 101-102. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 80-81.

Monseigneur,

Nous avons appris par Monseigneur de Montmorency et par le rapport de nos députés que cette province vous est entièrement redevable de la grâce que le Roi nous fait.

Ce même excès de généreuse bonté, qui vous a mû à nous départir ce bien, nous fait espérer que vous aurez agréable le très humble remerciement que nous vous en faisons, accompagné de tous les vœux et bénédictions imaginables. L’assiduité de vos travaux, la sagesse et fidélité de vos conseils et la générosité incomparable de votre conduite qui font reconnaître le Roi pour l’arbitre du monde, vous font aussi révérer comme le génie de ce grand État que Dieu a tiré du plus riche trésor de ses grâces pour en porter bonheur à la France. 

Vous avez donné, Monseigneur, à ce Languedoc, les preuves certaines de cette vérité en y rétablissant le vrai culte de Dieu, le service du Roi et le repos du peuple lorsqu’il avait de sujet de le désirer et moins de l’obtenir, prévenant ses espérances par les effets miraculeux de votre magnanimité. C’est aussi par la continuation de votre protection que nous attendons de la bonté non pareille du Roi l’affermissement de notre ancien bonheur. 

Mais la grandeur de ce bienfait nous ôte non seulement le moyen de vous en rendre l’action de grâces qu’il mérite, mais d’en exprimer même les sentiments de notre gratitude, de laquelle, néanmoins, Monseigneur de Montmorency (qui nous fait l’honneur de témoigner au Roi notre parfaite obéissance et fidélité) sera notre caution, comme aussi de l’entière et absolue résignation à vos volontés en qualité de, Monseigneur, vos très humbles et très obéissants serviteurs, 

les gens des trois États du pays de Languedoc, 

de Rebé, archevêque de Narbonne, président. 

Par mes dits seigneurs des États, <Dazames>.

De Pézenas, le XXVIII° janvier 1632.

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