Charles Le Roy, seigneur de La Potherie, à Richelieu, Tarascon, 3 février 1632.
Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 804, f° 38. Original autographe. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 86-87.
Monseigneur,
Les affaires de la marine de cette province sont en mauvais état et se ruineront petit à petit, si Votre Éminence n’en donne le soin et la charge à quelqu’un. Et j’estime qu’il est nécessaire, sur une rencontre qui est arrivée, d’envoyer en ce parlement les édits de suppression des charges de connétable et d’amiral, et création de l’office de surintendant de la marine et du commerce, car nonobstant un arrêt du Conseil qui portait que le lieutenant d’Arles serait reçu en l’office de lieutenant en la marine, il a été reçu en qualité de lieutenant en l’amirauté.
Et bien que M. de Guise n’eût point de provisions particulières de la charge d’amiral par tout ce que j’ai pu apprendre jusqu’à aujourd’hui, et qu’il l’exerçât en vertu d’une clause apposée à ses lettres de gouverneur, encore qu’il ne fasse fonction quelconque de gouverneur et que nous ayons des ordres pour ne le pas souffrir en tous les sièges et en tous les ports, les expéditions et les passeports se font sous son nom, et ensuite les officiers, s’imaginant ne devoir compte qu’à lui, disposent de tout, prenant avantage de son absence comme il leur plaît. J’ai donné charge au lieutenant de la marine d’Arles d’informer du débris que j’ai mandé à Votre Éminence être arrivé en une plage près les Martigues, et lui ai conseillé, si il y est troublé, de se jeter en la protection de Votre Éminence, et de dire qu’il le fait par son ordre. J’estime que Votre Éminence ne lui déniera pas cet aveu et à moi la qualité de, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,
À Tarascon, ce 3 février 1632.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (12 juillet 2022). Texte 328, année 1632, 3 février, La Potherie à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 11 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tq0w