Claude de Mesmes (1595-1650), comte d’Avaux, est le fils de Jean-Jacques de Mesmes (1559-1642), seigneur de Roissy, et d’Antoinette de Grossaine. Il exerce d’abord les charges de conseiller au Grand Conseil en 1617, de maître des requêtes puis de conseiller d’État (1623). Il est ambassadeur de France à Venise de 1627 à 1632. Le 29 septembre 1632, à la suite du décès, le 31 août précédent, de Samuel Spifaine, seigneur de Bisseaux, il est gratifié d’un brevet de conseiller d’État semestre aux conseils d’État et privé et au conseil des finances1.
Il est envoyé en qualité d’ambassadeur extraordinaire en Suède, en Pologne et au Danemark en 1634-1635. Son secrétaire, Charles Ogier, précise dans le récit de leur périple2, qu’ils ont quitté Paris le 11 juillet 1634. Le comte d’Avaux est également envoyé auprès de la Diète de la Basse-Saxe (1634-1636), puis « à Hambourg, auprès du roi de Danemark et du duc de Brunswick-Hanovre »3. Il parvient à convaincre Suède et Pologne de signer la « paix du Nord ». En 1636, il est pressenti pour représenter Louis XIII à la conférence de paix prévue à Cologne en 1637 et finalement avortée. Il devient conseiller d’État ordinaire par lettres du 14 septembre 1636. Michel Popoff indique qu’intendant des Ordres du Roi depuis 1633, il obtient la charge de secrétaire-greffier commandeur des mêmes Ordres en 16374. En 1639, Louis XIII le charge d’ailleurs de la conclusion de la paix générale en Allemagne. Le 31 janvier 1641, il signe au nom de Louis XIII de nouveaux accords de paix avec la reine Christine de Suède.En juin 1643, à la suite de la disgrâce de Claude Bouthillier, Anne d’Autriche promeut le comte d’Avaux à la surintendance des finances, conjointement avec Nicolas Le Bailleul, à son tour remplacé par Michel Particelli d’Hémery en 1647. C’est ce dernier qui assure la réalité de la charge, le comte d’Avaux ayant été dépêché, en qualité de plénipotentiaire du Roi, au congrès de Münster, où il négocie les traités de Westphalie. Il s’oppose alors à Abel Servien quant au mode de représentation qu’il met en œuvre.
La correspondance du comte d’Avaux avec son père a été publiée : Auguste Boppe (éd.), Correspondance inédite du comte d’Avaux avec son père (1627-1642), Paris, E. Plon, 1887.
Voir aussi Louis Moréri, Le Grand dictionnaire…, édition 1759, tome huitième, p. 40 ;
Franck Lestringant, « Claude de Mesmes, comte d’Avaux, et la diplomatie de l’esprit », dans Lucien Bély et Isabelle Richefort (dir.), L’Europe des traités de Westphalie : esprit de la diplomatie et diplomatie de l’esprit, Paris, PUF, 2000, p. 437-455.
Texte 331,
- La copie du document est conservée au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 803, f° 105. [↩]
- Caroli Ogerii ephemerides, sive iter Danicum, Suecicum Polonicum, cum esset in comitatu illustrissimi Claudii Memmii, comitis Avauxii, ad septentriones reges extraordinarii legati, Paris, apud P. Le Petit, 1656. [↩]
- Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques – 1624-1642 –, Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 250. [↩]
- Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, t. II, p. 777-778. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (13 juillet 2022). Mesmes (Claude de, comte d’Avaux). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 18 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tq12