Le cardinal de La Rochefoucauld à Richelieu, vers le 1^er septembre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 805, f° 42. Original autographe.

Monseigneur,

Je vous supplie très humblement de m’excuser, ou plutôt les sujétions que m’apportent mon âge, si je fais par autrui ce que j’eusse tenu à l’honneur d’essayer moi-même, en me donnant le contentement de vous voir et saluer durant votre peu de séjour en cette ville. L’emploi donc de cette lettre sera, s’il vous plaît, pour vous conserver le souvenir de l’espérance qu’il vous a plu me donner de parler au Roi de la nécessité où sont réduites les affaires de la maison de La Rochefoucauld d’être terminées en une conférence qui se fait à présent en cette ville sur ce sujet, ou d’être abandonnées à une extrême confusion.

Ce qui me sera en particulier une nouvelle obligation, à laquelle je me vois comme contraint d’en requérir une autre, à la faveur de votre bonne grâce, par le décès de feu M. le maréchal d’Effiat, lequel, par son inclination à ce qui me touchait, m’avait déchargé de vous importuner pour ce qu’il plût au Roi de m’ordonner sur ses finances. Je vous requiers à présent quelque protection en cela pour la cour, et sur ce qui se passera en cette ville, une recommandation à tel qu’il vous plaira pour avoir soin particulier de l’effet de la faveur qu’il vous plaira m’y départir. C’est, Monseigneur, votre très humble serviteur,

le cardinal de La Rochefoucauld

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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