Anne de Villelisses est une religieuse dominicaine, qui prend le voile vers 1600, en l’abbaye de Prouilhe, berceau de l’ordre, à Fanjeaux, près de Mirepoix. Elle en est élue prieure par ses paires en 1633, à la suite d’incidents survenus dans l’établissement l’année précédente, de la révocation de la prieure en titre, Marie de Lévis-Ventadour, compromise dans le mouvement de révolte mené par son oncle le duc de Montmorency, et de la nomination provisoire de Delphine de Mortier¹.

Un bras de fer s’engage alors entre Anne de Villelisses et Marie de Lévis-Ventadour, qui conteste la procédure au parlement de Toulouse et obtient gain de cause. La cour dépêche même un commissaire, écarté par l’intendant Louis Lemaistre de Beljambe venu, au nom du Roi, s’assurer du bon déroulement de l’élection². Le conflit se poursuit en 1634, les archives départementales de l’Aude conservent de nombreux documents à ce sujet, en particulier une bulle d’Urbain VIII prononçant la déchéance de Marie de Lévis-Ventadour et confirmant l’élection d’Anne de Villelisses le 27 mars 1634³. Cependant, Denis de Sainte-Marthe ne fait aucune mention d’Anne de Villelisses.

Textes 335, 336, 337, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Voir Denis de Sainte-Marthe, Gallia Christiana…, Parissiis, ex typographia Regia, 1715-1865, 16 volumes, au tome XIII, col. 317-318. [↩]
2. Jean-Baptiste Carré à Richelieu, 30 juin 1633, ici. [↩]
3. Voir chanoine A. Sabarthès et Joseph Poux, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, tome IV, Aude, archives ecclésiastiques, séries G et H additions, Carcassonne, imprimerie de Roudière, 1925, p. 95-97. [↩]