Le maréchal de Vitry à Richelieu, Tarascon, 12 septembre 1632.
Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1702, f° 124-125. Original, de la main d’un secrétaire, sauf la signature et la formule finale autographe. Suscription au f° 125 v° : « à Monseigneur, Monseigneur le cardinal ».
Monseigneur,
Je pars pour aller à l’armée du Roi, ainsi qu’il a plu à Sa Majesté, et que vous le désirez, voulant faire toujours ce qu’il vous plaira, et témoigner en cette occasion comme en toute autre la passion que j’ai au service du Roi. Maintenant, pendant mon absence, Monseigneur, les procureurs du pays de Provence et quelques-uns de leurs députés vont trouver Sa Majesté à son arrivée, et parleront de diverses choses qui regardent les États et les affaires du Roi.
Et comme je ne puis y être présent pour vous représenter les intérêts de Sa Majesté dans lesdites affaires, je vous supplie très humblement que je puisse avoir part aux résolutions qui s’y prendront, avant qu’elles se déterminent pour cette considération de Sa Majesté, et leur faire sentir, lorsqu’ils auront l’honneur de parler au Roi et à vous, Monseigneur, la part que j’ai en la bonne grâce de Sa Majesté et en la vôtre, car je sais déjà que ceux d’entre eux qui ne cheminent pas trop bien dans ma charge au service du Roi, et ne m’aiment par conséquent, prennent avantage de mon éloignement en ce rencontre [sic]. Je vous supplie très humblement aussi, Monseigneur, par ces raisons, qu’il vous plaise choisir l’un des deux portés dans ce billet pour premier consul d’Aix et procureur du pays cette année, et les autres ensuite, pour ces charges qui s’éliront à la Saint-Michel pour lesquels je vous supplie par ci-devant, car sont personnes de qualité et de probité, éprouvée en ce rencontre de l’armée de Monsieur [le duc d’Orléans] en ce pays, qui était la pierre de touche de Provence. Et si d’autres personnes usaient de ce choix à leur discrétion, vous jugez bien, Monseigneur, comme cela me tournerait à décréditement, et peu d’estime d’affection de la part du Roi. Vous êtes témoin de mes services, ainsi je crois qu’ils obtiendront toujours ce que ma fidélité et votre bienveillance particulière me fait espérer, étant comme vous le connaîtrez toujours, de passion, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur,
À Tarascon, ce 12e septembre 1632.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (17 août 2022). Texte 352, année 1632, 12 septembre, le maréchal de Vitry à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tq2h