Le père Jean Arnoux à Richelieu, Toulouse, 18 septembre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 805, f° 75. Original autographe.

Monseigneur,

Par ce courrier fidèle, quoique huguenot, qui a cru ma recommandation décrite fort partisan contre la secte pouvoir lui être favorable, je ne puis que m’ouvrir d’un souhait fort raisonnable, et à propos des miraculeuses prospérités arrivées aux affaires de Sa Majesté, des ordres qu’il plut à Votre Éminence, née à choses toutes grandes et extraordinaires, d’ajouter aux prodigieuses merveilles que Dieu va opérant par elle sous l’autorité et dans le génie du meilleur Roi qui fut jamais, les parfaites assurances d’une affection quoique très inutile et vide de preuves effectives, d’un besacier de saint Ignace, versant réciproquement sur <…> point de mérite en seul raison de son amitié plus de tendresse que d’estime, dont je ne prétends autre suite que ma seule consolation, et s’il <…> une chapelle à votre saint dans l’église que nous possédons, lors bâtir en mémoire des faveurs adorables qu’il a procurées au ciel sur l’occasion présente, à l’instance de vos vœux et de vos voix vives à la vie et à la mort, pour témoigner sans cesse avec toute notre compagnie la plus intéressée de tous les ordres, et sceller de notre sang l’amour et obéissance due sans réserve à un si grand, si juste et si aimable prince, à qui la divine providence, ayant donné d’une main libérale Votre Éminence pour, par son conseil et ouvrage, faire ce qu’on n’a plus ni vu ni oui, ni cru pouvoir être fait.

Tenez pour indubitable, s’il vous plaît, Monseigneur, qu’il est impossible à mon inclination, fondée sur des justes et solides maximes, et fortifiée par les extrêmes obligations que nous vous avons tous, encore plus que tout si j’eusse su m’en rendre bien digne, que je ne suis au point qu’il faut et de toute l’étendue de mon cœur, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur,

F. Arnoux

De Toulouse, ce 18 septembre 1632.

Je ne saurais rendre à Son Éminence assez dignes remerciements à celle dont elle m’honora lors que j’étais à Mauriac.

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