Jacques Le Coigneux (1588-1651), marquis de Belabre, seigneur de Lierville et de Bachaumont, est le fils d’Antoine Le Coigneux, seigneur de Lierville et de Bachaumont, maître des comptes en 1572, et de sa seconde épouse, Marie de Longueil. Conseiller au Parlement en 1611, il obtient également la charge de président des requêtes du Palais en décembre 1616. En 1619, il est conseiller d’État et remplace Charles Bailly aux fonctions de président en la chambre des comptes. Il est pourvu de la charge de chancelier du duc d’Orléans en avril de la même année.
Il est, avec Puylaurens, l’un des conseillers les plus influents du frère du Roi, et comme Puylaurens, incite Monsieur à quitter le royaume pour se réfugier en Lorraine en 1629 puis en 1631. Richelieu, sur les conseils du maréchal de Bassompierre, tente de le gagner à ses intérêts fin 1630. Il obtient l’abbaye de Corbeil en commende1 et accède à l’office de président à mortier au parlement de Paris le 20 décembre. Il se voit même promettre, malgré ses deux premiers mariages, le cardinalat. En 1631, sa charge au parlement de Paris lui est enlevée et une nouvelle charge est créée pour Claude de Bullion en 16362. Monsieur lui signifie cependant son renvoi, contre dédommagement, en janvier 1632, en raison de la rivalité qui l’oppose à Puylaurens,3. Convaincu de lèse-majesté, il est condamné à mort par contumace par le parlement de Dijon le 25 octobre 1632, à la suite de la chevauchée du Languedoc4. Il gagne Bruxelles en novembre de la même année et accompagne par la suite Marie de Médicis en Angleterre. Il ne revient en France qu’après la mort de Richelieu. Il est rétabli dans sa charge de président à mortier au parlement de Paris en juin 1643, tandis que Noël de Bullion, seigneur de Bonnelles, obtient celle de conseiller d’honneur en la même assemblée5. Antoine Adam indique que Jacques Le Coigneux recouvre cette charge grâce à un accord trouvé avec M. de Bonnelles6.
Il a épousé Marie Cerisiers (ou Ceriziers), puis Marie Bitault, enfin, en troisièmes noces, Éléonore de Mornay-Chaumont, au moment de son séjour outre-Manche. Tallemant des Réaux lui a consacré, ainsi qu’à son fils, Jacques II Le Coigneux, une Historiette.
Voir aussi Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 2, p. 7-16 ;
Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, t. 1, p. 69 et t. 2 p. 828.
Textes 379, 413, 556, 619, 628, 730, 764, 831, 885, 954, 960,
- Jean-Marie Constant, Les conjurateurs : le premier libéralisme politique sous Richelieu, Paris, Hachette, 1987, p. 59. [↩]
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 2, p. 913. [↩]
- Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, Seyssel, Champ Vallon, 2012, p. 122 et 198. [↩]
- Extrait des registres du parlement de Dijon, 25 octobre 1632, conservé au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 803, f° 201-202. [↩]
- Guillaume Blanchard, Compilation chronologique… des ordonnances, édits…, tome second, Paris, chez la veuve Moreau, 1715, col. 1714. [↩]
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, ouvrage cité, t. 2, p. 913. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (3 septembre 2022). Le Coigneux (Jacques). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 8 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tq40