Jean de Bertier de Montrave à Richelieu, septembre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1628, f° 281-282. Original autographe non-signé. Suscription au f° 282 v° : « à Monseigneur, Monseigneur le cardinal ». 

Monseigneur,

Depuis vous avoir écrit, je viens d’avoir nouvelles du combat [à Castelnaudary] que M. le maréchal de Schomberg a fait, où M. de Montmorency a été fait prisonnier, blessé de plaies mortelles, M. les comtes de Moret, de Rieux, de La Feuillade et autres y ont été tués.

Le procès contre M. de Montmorency qu’on nous avait commandé est donc fini. Nous attendrons que le délai soit passé contre les prélats et barons et autres qui ont assisté à ces délibérations des États. Je crois que la guerre ne durera guère plus en Languedoc et serait bien glorieux qu’après qu’elle sera achevée, le Roi de son propre mouvement, ou à la très humble supplication de son Parlement, en considération de la fidélité, et zèle de son peuple, redonnât à cette province le privilège ancien des États, sans élus, mais d’États entièrement réformés, et tels qu’ils ne pussent jamais plus dérober et charger le peuple, ni contrarier aux volontés du Roi. Nous en avions donné un modèle à M. le maréchal d’Effiat, qu’il l’avait trouvé bien. Et si pourrait-on retirer de largeur des offices du pays, qu’on ferait royaux, n’estimant pas que ceux, à qui les États les ont donné, doivent jamais plus les exercer [sic].

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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