Paul Hay du Chastelet [ou Châtelet] (1593-1636) est né à Laval en 1592 (selon la notice d’autorité de la Bibliothèque nationale de France) ou 1593 (selon l’Académie française). Il est issu d’une famille de petite noblesse d’épée devenue agents de justice de la famille de Laval puis de la famille de La Trémoille au XVIe siècle. Il est le fils de Daniel Ier Hay du Chastelet (1563-1626) et de Ginette de Pellineuc. Il est aussi le frère aîné du mathématicien, Daniel II Hay du Châtelet (1596-1671), abbé de Chambon.
Leur père est passé au service du duc Henri de La Trémoille et de la mère de ce dernier, Charlotte Brabantine de Nassau, à la mort du dernier comte de Laval, Guy XVII (1547). Le château familial se situe à Balazé, non loin du manoir de La Basse-Bouëxière.
D’abord avocat général au parlement de Rennes, maître des requêtes de l’hôtel du Roi, puis conseiller d’État ordinaire (1623). Il prend la défense de François de Montmorency-Bouteville, compromis en 1627 lors d’un duel qui l’oppose au comte Des Chapelles1.
Il est chargé de diverses missions en Béarn, en Bretagne, en Bourgogne et en Bresse en 1631, puis auprès du duc de Bellegarde exilé.
Il est intendant de l’armée d’Italie en 1630, chargé d’enquêter à Dijon sur la révolte des « Lanturlus » (1631). Parallèlement à ses responsabilités judiciaires, Paul Hay du Châtelet, grâce à son frère cadet, entre en contact avec la République des Lettres. Il prend bientôt la plume et met son talent au service de Richelieu. Au cours de la seule année 1631, il publie un Discours au Roy, touchant les libelles faits contre le gouvernement de son Estat, les Entretiens des Champs Élizées, et L’innocence justifiée en l’administration des affaires, adressée au Roy.
En 1632, il est l’un des juges du procès du maréchal de Marillac, qui met en cause sa probité et le récuse. Disgracié en mai, et emprisonné quelques mois au château de Villepreux, il est libéré à la fin de l’année.
En 1633, il publie ses Observations sur la vie et condemnation du mareschal de Marillac et sur un libelle intitulé Relation de ce qui s’est passé au jugement de son procès, prononciation et exécution de l’arrest donné contre luy, puis, en 1634, une violente diatribe contre Isaac de Laffemas, intitulée Apologie pour Malefas.
Il est un de ceux qui prépare, avec Valentin Conrart, le règlement de l’Académie française dont il est aussi l’un des premiers membres (1634).
Paul Hay du Châtelet est envoyé en Lorraine en qualité d’intendant de justice dans l’armée du Roi, au début du mois d’août 16352. Sa mission est à la fois d’assurer la bonne gestion des troupes, et de surveiller le comte de Soissons, qui refuse de se soumettre à l’autorité de tout autre général3.
Il trouve accidentellement la mort en Lorraine quelques mois plus tard, le 6 avril 1636.
Il a épousé vers 1618 Marguerite de Renouard, puis devenu veuf, en 1623, Madeleine Danquechin, issue de la Robe parisienne. Il a un fils de sa première épouse, également prénommé Paul, auteur de plusieurs traités, dont une Histoire de Bertrand du Guesclin.
Voir Etienne Thuau, Raison d’État et pensée politique à l’époque de Richelieu, Paris, Armand Colin, 1966, p. 226-228 ;
Laurent Avezou, « Richelieu vu par Mathieu de Morgues et Paul Hay du Chastelet : le double miroir de Janus », dans Travaux de littérature, t. 18 : l’écrivain et le grand homme, 2005, p. 167-178 ;
Pierre Maulny, Paul Hay du Chastelet (1592-1636) ou la quotidienneté du pouvoir, thèse de l’école des Chartes, sous la direction du Pr. Olivier Poncet, soutenue en 2017.
Textes 64, 538, 615, 643, 756, 764, 899,
- Voir abbé Alphonse-Victor Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Mayenne, Joseph Floch impr., 1986, 4 volumes, au tome deuxième, p. 414. [↩]
- Abel Servien à Richelieu, Paris, 7 août 1635, original conservé au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 815, f° 91. [↩]
- Note de Paul Hay du Châtelet destinée à Richelieu, vers le 3 septembre 1635, conservée au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 28, f° 69-71. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (25 mars 2022). Hay du Chastelet (Châtelet) (Paul). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 6 décembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpjd