François d’Albon, abbé de Savigny, à Richelieu, Saint-Bel, 2 octobre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 805, f° 96. Original de la main d’un secrétaire, sauf la signature.

Monseigneur,

Toute notre maison est tellement obligée à Votre Éminence qu’entre les grâces dont le ciel la favorise, je n’en reconnais point de plus grande que celle de votre bienveillance, en laquelle, comme il vous a plu de me donner un préciput et avantage, aussi m’efforcerai-je toujours à vous témoigner des ressentiments particuliers, quand vous m’honorerez de vos commandements pour lesquels, sans exception, condition et réserve quelconque, je sacrifierai toujours ma vie et tout ce que je fais.

De quoi mon frère le commandeur [de la commanderie Saint-Jean-des-Prés de Montbrison et Château-le-Bois, Bertrand d’Albon], qui a fait vœu de vous obéir par une obéissance aveugle, me sera garant. Je supplie donc très humblement Votre Éminence que, comme elle a été le premier motif envers Sa Majesté de sa bonne fortune, qu’il lui plaise encore aussi d’être le protecteur de ses levées afin que, dans les occasions, il se puisse signaler par sa fidélité, et, étant reconnue, espérer par vos faveurs une longue durée dans les desseins de ses très humbles services, vous suppliant de nous vouloir toujours aimer et d’avoir dans votre souvenir particulier, s’il vous plaît, l’abbé de Savigny qui ne peut jamais posséder titre plus glorieux pour sa bonne fortune dans le monde que celui, Monseigneur, de, votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur,

F. d’Albon, abbé de Savigny

À Saint-Bel, ce 2^me octobre 1632.

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