Chérin à Richelieu, Paris, 3 octobre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 805, f° 97. Original autographe.

Monseigneur,

Il vous sera aisé d’accepter les plus avantageuses offres qui vous seront faites sur votre droit d’ancrage, puisque celui qui en est à présent fermier (par lettre que nous avons en main) demande en grâce d’en être déchargé. La promesse, que MM. les surintendants [Claude Bouthillier et Claude de Bullion] ont soigneusement tirée du fermier du convoi, est de cinquante mil livres par an, durant celles de son bail, et ce prix n’est que pour ce qui est de l’étendue de sa ferme seulement, les îles de Ré, d’Oléron, La Rochelle et Brouage n’y étant comprises, si bien qu’il s’en peut faire une ferme séparée. C’est à M. des Roches et à moi à chercher un fermier de-deçà, et commanderez aussi, s’il vous plaît, qu’on essaie d’en trouver sur les lieux, pour recevoir celui qui fera votre condition meilleure.

J’ai dit au trésorier Le Comte [François Lecomte, ou Leconte] que les fermiers de la patente acquerront les quatre-vingt mil livres contenues au mandement qui leur est adressé aussitôt qu’ils recevront l’arrêt par lequel ils seront reçus à compte. J’écris à MM. les surintendants à ce sujet, afin que, suivant la résolution qu’ils ont prise, auparavant que de partir d’ici, ils m’envoient cette expédition. Tant que vous serez sur la terre, votre vigilance seule fera que les affaires du Roi succèderont heureusement dans Paris, et dans tous les coins de l’Europe. Vivez longtemps, afin que le bonheur de la France soit de longue durée, et daignez, s’il vous plaît, aimer, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur,

Chérin

Paris, ce 3 octobre 1632.

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