Richelieu au comte de Brassac, 9 octobre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 1702, f° 149. Minute de la main d’un secrétaire.

M. le comte de Brassac,

Les religieux augustins réformés de la communauté d’Arles en Provence¹ m’ayant fait entendre que les religieux du couvent de Pernes du même ordre et province leur offrant icelui couvent, voulant embrasser la réforme et le mettre en communauté avec lesdits augustins, je vous fais cette lettre pour vous dire que vous vous employiez de ma part envers le père général dudit ordre, et notre très saint père le Pape [Urbain VIII], si besoin est, pour qu’il accordât auxdits augustins la permission et faculté d’accepter, prendre et servir ledit couvent de Pernes. À quoi, m’assurant que vous satisferez, je prie Dieu. 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Les augustins déchaux se sont installés à Trinquetaille en 1627, et préfèrent s’établir dans la ville d’Arles elle-même vers 1636. Voir à ce sujet Gilles Duport, Histoire de l’Église d’Arles, Paris, chez Guillaume Cavelier, 1690, p. 356. Les augustins réformés acquièrent une importance particulière sous le règne de Louis XIII, bénéficiant de la fondation, par le Roi lui-même, du couvent de Notre-Dame des Victoires, non loin de l’actuelle rue de Richelieu, le 9 décembre 1629. L’un des frères augustins déchaux, le frère Fiacre de Sainte-Marguerite, y a la vision de la Vierge lui annonçant, en 1637, la naissance prochaine du Dauphin. Voir, au sujet de l’établissement, Jean-Marie Barbiche, Les Augustins déchaussés de Notre-Dame des Victoires – 1629-1790 –, thèse de l’école des Chartes, sous la direction du Pr. Alain Tallon, soutenue en 2007, 2 volumes. [↩]