Nicolas de L’Hôpital (1581-1644), marquis de Vitry et d’Arc, comte de Châteauvillain, seigneur de Coubert, est le fils aîné de Louis de l’Hôpital, marquis de Vitry, et de Françoise de Brichanteau. Capitaine des gardes du corps de Louis XIII, il est chargé de l’arrestation et de l’exécution de Concini en 1617. En récompense, le Roi le fait maréchal de France¹, chevalier de ses Ordres en 1619, et lieutenant général en Brie. 

En 1632, il est pourvu du gouvernement de Provence, dont a été démis le duc Charles de Guise, compromis dans la disgrâce de Marie de Médicis, et exilé en Italie.

Au cours de l’été 1636, alors que le comte d’Harcourt et Henri d’Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux viennent d’être nommés conjointement généraux de l’armée navale et commandant des troupes royales (12 avril), le maréchal de Vitry entre en conflit avec le premier « pour le commandement des troupes » : il revient d’abord à François Sublet de Noyers, secrétaire d’État à la Guerre, d’arbitrer le différend². Richelieu écrit cependant directement au maréchal de Vitry, le 7 septembre 1636, pour le rappeler à l’ordre³.

Puis, alors que Richelieu envisage la reconquête des îles de Lérins dont les Espagnols se sont emparés, c’est avec l’archevêque de Bordeaux que le maréchal de Vitry entre en conflit⁴. L’intransigeance du maréchal de Vitry et sa jalousie en ce qui concerne le commandement causent sa disgrâce : le Roi le appelle d’abord à la Cour pendant la reprise de Sainte-Marguerite et Saint-Honorat (mai 1637), puis il le fait arrêter le 27 octobre et emprisonné à la Bastille, dont il ne sort qu’après la mort du cardinal de Richelieu, le 19 janvier 1643. 

 Il a épousé, en 1617, Lucrèce-Marie Bouhier de Beaumarchais. 

Voir Père Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, ouvrage cité, troisième édition, tome huitième, p. 431-432 et 439.

Selon Christophe Levantal, il reçoit un brevet lui promettant la qualité de pair de France le 7 janvier 1644, et est fait chevalier des ordres du Roi au mois de septembre suivant⁵. C’est son fils, François Marie de L’Hôpital, qui porte le titre de duc de Vitry, ou de Châteauvillain (lettres patentes datées de juin 1650)⁶.

Textes 27, 45, 67, 107, 114, 123, 127, 163, 170, 177, 247, 248, 274, 296, 300, 326, 343, 344, 351, 352, 357, 369, 376, 401, 449, 553, 576, 581, 625, 650, 660, 705, 733, 734, 763, 765, 766, 771, 816, 873, 931, 934, 935, 939, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Voir à ce sujet Fadi El Hage, Histoire des maréchaux de France à l’époque moderne, Paris, Nouveau Monde éditions et ministère de la Défense, 2012, p. 238. [↩]
2. Voir l’analyse d’un courrier que Richelieu adresse à ce propos à l’archevêque de Bordeaux, le 20 août 1636, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome V, p. 986. [↩]
3. Richelieu lui écrit : « ayant vu le peu d’union et d’intelligence qui se trouve entre vous et Monsieur d’Harcourt… », voir Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome V, p. 989, qui donne une analyse du courrier. [↩]
4. Louis XIII écrit au maréchal de Vitry, le 16 avril 1637, pour déplorer sa mauvaise entente avec le comte d’Harcourt et les généraux de son armée, voir l’analyse du courrier que propose Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome V, p. 1024. [↩]
5. Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 992 [↩]
6. Ibidem [↩]