Pierre Brulart (v. 1583-1640), marquis de Sillery, vicomte de Puisieux (ou Puysieulx, Puysieux), est le fils du chancelier Nicolas Brulart de Sillery (1544-1624) et de Claude Prudhomme. En 1606, il est chargé, du moins en théorie, en qualité de secrétaire d’État aux Affaires Étrangères et à la Guerre, de seconder Charles de Neufville (1566-1642), marquis de Villeroy, dont il épouse à la même date, la petite-fille, Madeleine de Neufville († 1613), fille de Claude de Neufville et de Marguerite de Mandelot. 

Ambassadeur en Espagne en 1612, il accompagne Antoine Potier, qui négocie, deux autres mariages d’importance : celui de Louis XIII avec l’infante Anne d’Autriche et celui du prince des Asturies, futur Philippe IV d’Espagne, avec Élisabeth de France, sœur du jeune roi de France.

Il est écarté, en 1616, par le maréchal d’Ancre. Ses fonctions sont d’abord confiées, par commission, à Claude Mangot, bientôt nommé garde des sceaux, puis à Richelieu, alors évêque de Luçon, le 25 novembre 1616, en collaboration avec le marquis de Villeroy. Il est à noter que cinq jours plus tard, Richelieu reçoit aussi un brevet lui octroyant le portefeuille de la guerre. ((Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 7 et 8.)). 

En 1617, l’élimination de Concino Concini est suivie du renvoi de l’évêque de Luçon. Puisieux retrouve ses fonctions aux côtés de Villeroy, ainsi que le département de la Guerre. Olivier Poncet indique que jusque vers cette date, Villeroy ne laisse que peu de latitude à Puisieux en matière diplomatiques¹.

La correspondance que Louis XIII adresse au cardinal Maffeo Barberini (souverain pontife sous le nom d’Urbain VIII en 1623), entre 1610 et 1615, permet néanmoins de préciser les fonctions qui ont été dévolues au vicomte de Puisieux. Ce dernier n’est pas absent des affaires. Sa signature apparaît en effet, après celle de Louis XIII, sur les documents conservés à la Bibliothèque apostolique de Vatican, collection Barberini Latini, pour cette période². Au début du XVII^e siècle, les fonctions de « secrétaire » d’État ont bien une acception littérale, et s’accompagnent de taches scripturales, dévolues, en l’occurrence, au vicomte de Puisieux, davantage, sans doute, que la diplomatie proprement dite.

Le vicomte de Puisieux demeure en charge jusqu’au 4 février 1624, date à laquelle il subit une seconde disgrâce, et doit cesser ses fonctions. Le règlement du 5 février 1624, puis celui du 11 mars 1626, réorganisent les attributions des secrétaires d’État, et le premier les Affaires Étrangères en particulier. Au lendemain du départ de Puisieux, la diplomatie est partagée entre trois secrétaires d’État : à Raymond Phélypeaux d’Herbault échoient les affaires d’Espagne, de Piémont, d’Italie, de Suisse et des Ligues grises ; à Nicolas Potier d’Ocquerre échoient les affaires d’Allemagne, du Saint Empire, de Pologne, de Flandre et des Provinces-Unies ; à Henri-Auguste de Loménie de Brienne échoient les affaires d’Angleterre, de Turquie et du Levant. Charles de Beauclerc, secrétaire d’État à la Guerre, est en outre chargé des affaires de Suède, Danemark et Écosse³. Le vicomte de Puisieux détient également la charge de grand trésorier des ordres de France entre décembre 1607 et février 1621, et celle de notaire et secrétaire du Roi, en laquelle il est reçu le 23 mars 1619. Il est nommé chevalier des ordres du Roi en 1622, sans être reçu toutefois. N’ayant pas eu d’enfants de son premier mariage, le vicomte de Puisieux épouse en secondes noces, en 1615, Charlotte d’Estampes-Valençay (1597-1677), fille de Jean d’Estampes et de Sarah d’Aplaincourt.

Textes 414, 415, 645, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Olivier Poncet, « Pierre Brulart de Puisieux », dans Lucien Bély, Georges-Henri Soutou et alii, Dictionnaire des ministres des Affaires Étrangères (1589-2004), Paris, Fayard, 2005, p. 26-30. [↩]
2. Voir les textes proposés en ligne pour cette période. [↩]
3. Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu…, ouvrage cité, p. 34 et p. 81. [↩]