François Savary (1560-1628), seigneur puis comte de Brèves, seigneur puis marquis de Maulévrier, est le fils de Denis Savary, seigneur de Ligny et de Brèves, et de Françoise de Damas, qui hérite de la terre de Brèves à la mort de son neveu, Antoine de Damas1.
Dès 1582, il accompagne son parent, Jacques Savary de Lancôme (ou Lancosme), colonel d’infanterie, ambassadeur du roi de France, Henri III, auprès de La Porte en 1582, à Constantinople, et recueille sa charge en 1591, à son décès. Il reste en poste jusqu’en 1605, date à laquelle il regagne Paris et est remplacé par le baron de Salignac2. Ses qualités de négociateur lui permettent d’obtenir en 1597, du sultan Mehmed III, puis en 1604, du sultan Ahmet Ier, des accords bilatéraux très favorables à Henri IV, renouvelant les capitulations négociées par la France avec Selim II en 1569.
En 1607, il est fait conseiller d’État et gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi.
L’année suivante, François Savary de Brèves est envoyé en ambassade à Rome, et reste en poste jusqu’au début de l’année 16143. Durant son séjour en Italie, il fait graver les premiers poinçons des caractères arabes, persans et syriaques, qui lui permettent ensuite d’inaugurer une imprimerie orientale française, où est publiée en 1645 la bible polyglotte de Guy Michel Lejay.
Marie de Médicis lui confie l’éducation de son fils cadet, Gaston Jean-Baptiste de France4.
En 1615, à la demande de Jacques-Auguste de Thou, il fait venir en France le savant maronite Gabriel Sionita (†1648), avec qui il fonde un collège de langues orientales5.
À la suite de l’élimination de Concino Concini, les fonctions de précepteur de Monsieur lui sont ôtées (22 avril 1618), et confiées au comte du Lude († 27 septembre 1619), puis au maréchal d’Ornano6. Le décès du connétable de Luynes permet son retour en grâce. Il est alors nommé premier écuyer de la Reine (à vérifier).
En 1625, sa terre de Maulévrier est érigée en marquisat et sa terre de Brèves en comté, il est également promu chevalier de l’ordre du Saint-Esprit le 13 novembre de la même année. Il est encore admis au Conseil des Dépêches en 1627. Le 29 octobre de la même année, il rédige encore une lettre concernant la conclusion de la paix avec Alger, et mentionnant la libération d’une vingtaine de Turcs emprisonnés à Brouage7
Tallemant de Réaux, reprenant Mathieu de Morgues, indique qu’il partage avec le père Joseph, le duc de Mantoue et la duchesse de Rohan le projet de croisade contre les Turcs8.
Il a épousé Anne de Thou, fille de Christophe-Auguste de Thou et cousine de Jacques-Auguste de Thou.
Après son décès, son secrétaire, Jacques Le Castel, fait paraître les mémoires du diplomate orientaliste sous le titre Relation des voyages de Monsieur de Brèves…9.
Textes 414, 415, 1011, 1012, 1014, 1018, 1023, 1024, 1025, 1026,
- François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Le dictionnaire de la noblesse…, 2ème édition, Paris, chez la veuve Duchesne pour les tomes I à V, puis chez Antoine Boudet pour les tomes VI à XII, 1770-1786, 12 volumes, voir au tome XII, p. 503. [↩]
- Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 269-270. [↩]
- Voir le courrier que Louis XIII adresse au pape Paul V, en février 1614, translation publiée en ligne, texte 1026. [↩]
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, p. 1024. [↩]
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, ouvrage cité, t. 1, p. 992 ; notice d’autorité du comte de Brèves à la Bibliothèque Nationale de France, disponible en ligne. [↩]
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, ouvrage cité, t. 1, p. 842, d’après le Journal de Robert Arnauld d’Andilly. [↩]
- Le document est conservé aux Archives du Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de Nantes. Voir Pascal Even, Papiers du consulat de France à Alger : inventaire analytique des volumes de correspondance du consulat de France à Alger (1585)1798), 22PO/A, sans lieu, Ministère des Affaires Étrangères / centre des archives diplomatiques de Nantes, 1988, p. 14. [↩]
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, ouvrage cité, t. 1, p. 295 et p. 966. [↩]
- Paris, chez Nicolas Grasse, 1628, disponible sur Gallica ; l’ouvrage connaît une seconde édition, à Paris, chez Thomas de la Ruelle, dès 1630. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (26 septembre 2022). Savary (François, comte de Brèves). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tq5w