Charles de Noailles (1589-1648) est le fils cadet d’Henri de Noailles, comte d’Ayen, et de Jeanne-Germaine d’Espagne de Panassac. Il est le frère cadet de François de Noailles, lieutenant général au gouvernement d’Auvergne, ambassadeur de France à Rome de mars 1634 jusqu’en 1636. Destiné à l’état ecclésiastique en qualité de cadet, il devient abbé en commende de l’abbaye cistercienne Notre-Dame de Valette, à Tulle, en 1603. Il est désigné évêque de Saint-Flour par lettres de provision en date du 28 septembre 1609, après une vacance de sept ans du siège épiscopal.
Il refuse, comme son frère, d’embrasser la cause du duc d’Orléans en 1632.
Il est député à l’assemblée générale du clergé de France en 1635.
Il est à noter que l’on trouve trois de ses lettres dans les archives de la famille de Noailles conservées à la Bibliothèque nationale de France, coll. Manuscrits. Français, vol. 6908. La première est adressée au pape Urbain VIII, de Paris, le 23 octobre 1635, au nom de l’assemblée générale du clergé de France. Ce dernier s’y plaint de curés et vicaires qui s’adressent à d’autres évêques que les leurs pour obtenir des attestations de vie, mœurs et doctrine puis réclamer en cour de Rome de meilleurs bénéfices que ceux dont ils sont pourvus, qu’ils sont incapables d’exercer, et ne méritent pas, trompant ainsi la chancellerie et la daterie de Rome1. La seconde lettre est adressée au cardinal Guidi di Bagno, de Saint-Flour, le 20 février 1634. Charles de Noailles le remercie pour l’amitié et les faveurs qu’il lui a accordées lors de son séjour à la cour de France. Il y indique qu’il a demandé à son frère, envoyé en ambassade auprès du Pape, de le recommander et de l’assurer de la sincérité de ce qu’il écrit ((Minute conservée à la BnF, coll. Manuscrits Français, vol. 6908, f° 356.)). Le troisième courrier, adressé à Alphonse de Richelieu, ambassadeur extraordinaire du roi de France à Rome, le 23 octobre 1635, en même temps que la première lettre destinée à Urbain VIII, loue le zèle déployé par l’archevêque de Lyon pour les intérêts de l’Église, et lui demande sa protection et son intervention pour le sujet des vicaires et curés2.
Charles de Noailles est pourvu de l’évêché de Rodez le 8 avril 1647, Jacques de Montrouge lui succédant à l’évêché de Saint-Flour.
Charles de Noailles décède moins d’un an plus tard, le 27 mars 1648.
Voir aussi Joseph Bergin, The Making of The French Episcopate (1589-1661), New-Haven & London, Yale University Press, 1996, p. 678.
- Copie en latin, BnF, coll. Manuscrits Français, vol. 6908, f° 354-355. [↩]
- BnF, coll. Manuscrits Français, vol. 6908, f° 357, ce texte a été publié par Marie-Catherine Vignal Souleyreau, L’œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2020, p. 493-494. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (30 septembre 2022). Noailles (Charles de). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 24 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tq65