Claude Bouthillier à Richelieu, Saint-Marcel, 12 novembre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 803, f° 286. Original de la main d’un secrétaire, en partie chiffré et déchiffré.

Monseigneur,

Le Roi vous écrivant lui-même le départ de Monsieur [le duc d’Orléans] et les ordres qu’il a donnés ensuite pour la sûreté des places de Lorraine, et pour ne pas licencier les troupes qui sont en Picardie, je n’ai rien à ajouter sinon que j’ai fait voir à Sa Majesté le mémoire que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer. Elle a été extrêmement aise d’apprendre que l’affaire Toiras soit terminée. Son neveu [le baron de Calvisson] n’est point encore venu trouver le Roi.

Le Roi a répondu à celui que Monsieur lui a envoyé selon ce que [vous] avez mandé. Le Roi vient d’envoyer à M. de Bullion afin qu’il le vînt trouver demain à Châteauroux. Il suit Sa Majesté d’une journée. Vous prendrez garde, s’il vous plaît, à un mémoire que le Roi a voulu lui-même vous écrire en chiffre. Il a reçu la nouvelle du départ de Monsieur sans s’étonner, et dit à tout le monde qu’il est résolu de ne demeurer qu’une heure à Versailles si les affaires l’appellent ailleurs. Il continue toujours à se porter parfaitement bien et à être fort gai. Sa Majesté m’a commandé expressément de vous écrire qu’Elle serait bien aise de l’absence de Monsieur, parce que M. le cardinal en serait plus en sûreté. Je vous supplie très humblement, Monseigneur, de croire que je serai toute ma vie, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur,

Bouthillier

De Saint-Marceau¹, à une journée de Châteauroux, ce 12 novembre 1632.

Le Roi retourne demain à Châteauroux et arrivera à Versailles samedi de la semaine qui vient.

1. Aujourd’hui Saint-Marcel, département de l’Indre. [↩]

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