Claude de Rouvroy (1607-1693), seigneur puis de Saint-Simon, dit « Monsieur le Premier », est l’un des favoris de Louis XIII. Il est le fils cadet de Louis de Rouvroy de Saint-Simon, gouverneur et bailli d’épée de Senlis, et de Denise de La Fontaine. Après la disgrâce de François de Baradat, il obtient, à l’âge de 20 ans, la charge de premier écuyer de la petite écurie, ainsi que la capitainerie du château et des chasses de Saint-Germain-en-Laye. 

Il est ensuite grand louvetier de France le 28 novembre 1628, conseiller d’État le 26 décembre 1629, gouverneur de Meulan le 27 mai 1630, gouverneur de Blaye le 27 décembre de la même année. La baronnie d’Arzillières, en Champagne, est enlevée au marquis Charles de La Vieuville, par le Roi, pour être offerte à Claude de Rouvroy de Saint-Simon par brevet en date du 31 août 1631. En octobre, il sollicite la confirmation du don qui lui a été fait auprès des commissaires généraux députés par Louis XIII pour la confiscation des biens ayant appartenu aux complices de la Reine mère et du duc d’Orléans. Bullion et Romereu, par lettres datées de Fontainebleau, le 20 octobre 1631, répondent à Monsieur le Premier qu’il doit obtenir du souverain la confirmation du don et l’autorisent à saisir les biens meubles, les terres et les revenus¹.

Il est fait chevalier du Saint-Esprit en 1633.

Monsieur le Premier accède à la qualité de duc et pair en 1635 et prend le titre de duc de Saint-Simon. Il est disgracié en septembre 1636, peut-être en raison de son implication dans la cabale visant à écarter Louise-Angélique de La Fayette de la cour. Plus certainement, son oncle, M. de Saint-Léger, gouverneur du Catelet, ayant capitulé au bout de deux jours lors de l’avancée des troupes du Cardinal-infant au cours de l’été, l’arrestation et le procès du fautif sont décidés au cours d’un conseil auquel assiste Monsieur le Premier. Celui-ci avertit aussitôt son parent, qui prend la fuite et se retranche au fort de Ham. Richelieu ne doute pas que Saint-Simon n’ait trahi le huis clos. Il doit se retirer. Jusqu’en 1640, Claude de Rouvroy de Saint-Simon réside dans son gouvernement de Blaye. De retour à la cour, il assiste au décès de Louis XIII et reste fidèle à Anne d’Autriche et à Mazarin durant la Fronde, mais demeure le plus souvent dans son château de La Ferté-Vidame. Inquiet de n’avoir eu qu’une fille de son premier mariage avec Diane de Budos, marquise de Portes, il convole en secondes noces, en 1672, avec Charlotte de L’Aubespine, fille du marquis d’Hauterive et nièce du marquis de Châteauneuf. Trois ans plus tard, en janvier 1675, naît leur fils, Louis, futur mémorialiste. 

Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 909-910.

Textes 71, 228, 427, 438, 476, 478, 481, 794, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Danielle Gallet-Guerne, « Une conséquence des troubles féodaux sous Louis XIII : les confiscations royales de 1629 à 1641 », Bibliothèque de l’École des Chartes, année 1969, volume 127, n° 127-2, p. 329-354, voir p. 345-347. En 1670, le lieutenant général au bailliage d’Arzillières, Lemoine, indique que « depuis les années 1632 et 1633, et jusques en 1643, ledit lieu et château d’Arzillières ont esté habandonnés d’un chacun et désertés, tellement que les herbes sont creues tant dans ledit château que dans ledit lieu d’Arzillières, et qu’ils [les villageois] ont veu des papiers de la baronnie d’Arzillières jettés par les rues, foulés au pied et bruslés », cité par Laurent Bourquin, Noblesse seconde et pouvoir en Champagne aux XVI^e et XVII^e siècles, Paris, Publications de la Sorbonne, 1994, p. 195. Lemoine précise que les papiers conservés au château d’Arzillières ont été brûlés en 1637 par les soldats du régiment de Nettancourt – Ibidem, p. 195-196 -. Le titre de baron d’Arzillières est peut-être porté en 1642 par le fils cadet du marquis de La Vieuville, Charles II de La Vieuville, puisqu’il lui est attribué, sans date, par Louis-Pierre d’Hozier. Il fait cependant aussi partie de la titulature de Claude de Rouvroy de Saint-Simon en octobre 1642, sur un bail de location de la terre de Saint-Louvent. [↩]