Le marquis de Canisy à Richelieu, Narbonne, 10 décembre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 805, f° 151. Original autographe.

Monseigneur,

Je n’aurai jamais plus grande satisfaction que de ne manquer point à l’honneur de tous vos commandements. Aussi comme ils m’ont arrêté tout le temps qu’il vous a plu m’ordonner en ce lieu, j’ai cru n’en pouvoir partir que par eux, quoiqu’il me fût très sensible de ne pouvoir me rendre près de vous lors que nous avons eu ici les nouvelles de votre mal. J’envoie donc, Monseigneur, rechercher cette liberté, et tout ce qu’il vous plaira m’ordonner, n’ayant passion qu’à témoigner que je n’ai mouvement ou action que pour vous en rendre mes très fidèles services.

Monseigneur, les désordres de nos voisins continuent toujours et n’ont voie de remédier que celle de la trêve, qu’ils espèrent plus que jamais, et même sur ces nouvelles du roi de Suède pour le doyen de Cambrai [François de Carondelet]. Il m’a écrit depuis deux jours avec mêmes résolutions que celles qu’il a eues, et qu’il conservera le vôtre dans les mêmes volontés. Pour moi, Monseigneur, je n’en aurai jamais d’autres que de dépendre absolument de vous, par tous les effets de ma vie m’acquitter toutes les obéissances et fidélités, Monseigneur, de, votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur,

Canisy

De Narbonne, ce 10 décembre 1632.

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