Orléans (Henri d’, duc de Longueville)

Henri II d’Orléans (1595-1663), duc de Longueville, prince souverain de Neufchâtel (Neuchâtel), comte de Dunois et de Tancarville, est le fils d’Henri Ier d’Orléans († 29 avril 1595), duc de Longueville, décédé deux jours après sa naissance, et de Catherine de Gonzague-Clèves, duchesse de Mayenne. Il est aussi le neveu et héritier de François d’Orléans, comte de Saint-Pol, puis duc de Fronsac et pair de France († 1631), frère cadet de son père. Il hérite des titres de duc de Longueville, de prince de Neufchâtel, de comte de Dunois et de Tancarville, à la mort de son père. Il devient duc d’Estouteville en 1601, et comte de Saint-Pol à la mort de son oncle. Il est encore titré duc de Coulommiers et pair de France en mai 1654, sans que les lettres ne soient enregistrées au parlement de Paris1.

Il détient d’abord, en survivance de son père, le gouvernement et la lieutenance générale de Picardie, Artois, Boulonnais, comté de Guînes, Calais et pays reconquis, entre le 8 mai 1595 et le début du mois d’août 1619, la réalité de l’exercice de ces charges revenant au comte de Saint-Pol.

Le 6 août 1619, il obtient le gouvernement de Normandie, en remplacement de Marie de Médicis, pourvue du gouvernement de l’Anjou. Si Christophe Levantal indique que le duc de Longueville doit céder ses fonctions à Charles de Lorraine, duc d’Elbeuf, entre 1620 et 16272, le courrier que Louis XIII adresse au duc de Longueville le 6 février 16263 permet cependant d’affiner ces repères chronologiques puisqu’à cette date le Roi qualifie déjà le duc de Longueville de « pair de France, gouverneur et lieutenant général en Normandie ». Il conserve la charge jusqu’à son décès. Deux jours avant la conclusion du traité de Paris (ou paix de La Rochelle, signée le 5 février 1626), et malgré les engagements pris avec les huguenots rochelais, le Roi confie au duc de Longueville  la responsabilité d’affréter huit vaisseaux à Dieppe, Le Havre et Honfleur, avec le sieur du Carlo (ou du Carlot), traitant, et Louis Leroux d’Infreville, destinés à bloquer le port de la cité  ((Ibidem.)).

Le duc de Longueville obtient de l’ordre du Saint-Esprit en mai 1633. 

Louis XIII ne lui confie de réelles responsabilités militaires qu’à partir de 1637, en Franche-Comté notamment. 

En mai 1644, Louis XIV le nomme ministre plénipotentiaire à l’occasion des négociations ouvertes à Munster pour mettre fin à la guerre de Trente Ans. 

Il est encore bailli de Caen en 1647. Au cours de la Fronde, il rejoint l’armée de son beau-frère, le Grand Condé, avant que Mazarin ne les fasse arrêter en janvier 1650. 

Le duc de Longueville a épousé en premières noces, en 1617, Louise de Bourbon (1603-1637), sœur du comte de Soissons, dont il a une fille, Marie, née le 3 mars 1625, épouse, en 1657, d’Henri de Savoie, duc de Nemours ; puis il a convolé pour la seconde fois, en 1642, avec Anne-Geneviève de Bourbon, fille du prince de Condé et de Charlotte-Marguerite de Montmorency, dont il a un fils qui atteint l’âge adulte, Jean Louis Charles d’Orléans (1646-1694), dit « l’abbé », duc de Longueville et d’Estouteville, prince de Neufchâtel, comte de Dunois, atteint de démence, admis au sacerdoce en 1659.

Henri II d’Orléans-Longueville reconnaît aussi l’enfant né de la liaison de la duchesse de Longueville avec François de Marcillac, duc de La Rochefoucauld, sous le nom de Charles-Pâris d’Orléans (1649-1672), duc de Longueville, prince de Neufchâtel, tué, aux côtés de Louis XIV, lors du passage du Rhin près de Tolhuis le 12 juin 1672 ; ainsi qu’une fille qu’il a d’une liaison avec Jacqueline Illiers de Balzac, abbesse de l’abbaye Saint-Avit-les-Guespières (ou Saint-Avit-lès-Châteaudun, diocèse de Chartres), puis abbesse de Bonlieu, sous le nom de Catherine Angélique d’Orléans (1617-1664), abbesse de Saint-Pierre-les-Dames à Reims, puis de Maubuisson.  

Philippe de Champaigne a représenté la réception du duc de Longueville dans l’ordre du Saint-Esprit le 15 mai 1633. Le tableau est conservé au musée des Augustins de Toulouse. 

Voir aussi Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux :Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, p. 1182 et 1183 ;

François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome XI, Paris, chez Antoine Boudet, 1776, p. 110 ;

Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), L’œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2020, p. 473.

Textes 460, 470, 471, 564, 666, 744, 783, 937, 952

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 721-722. On voit cependant par le courrier que Louis XIII adresse au duc de Longueville le 6 février 1626, translation publiée en ligne, texte 666, qu’il possède alors déjà la dignité de pair de France. []
  2. Ouvrage cité, p. 722, note 9. []
  3. Translation publiée en ligne, texte 666. []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (11 octobre 2022). Orléans (Henri d’, duc de Longueville). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 15 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tq7p


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