Claude Bouthillier au marquis de Brézé, Lyon, 29 septembre 1630.

Collection particulière, aimable communication de M. Bertrand Thierry des Épesses. Original autographe, sans signature, probablement amputé de sa partie inférieure.

Monsieur,

Depuis ma lettre écrite, j’ai jugé à propos de différer le partement [départ] de ce courrier jusqu’à ce matin, afin que le septième jour de la fièvre du Roi étant passé, je vous pus mander des nouvelles assurées. Je vous dirai donc que Sa Majesté, grâces à Dieu, a eu une crise parfaite tant par les sueurs que par le flux de ventre. Maintenant, elle n’a plus du tout de fièvre, ni de douleur de tête, de sorte que non seulement elle est hors de tout péril, mais absolument guérie, ne restant plus que la faiblesse qui se réparera bientôt.

Au reste, je vous dirai que Monseigneur le Cardinal désire absolument que vous veniez servir votre quartier¹, de sorte qu’il m’a dit de ne vous pas envoyer la dépêche dont est question, de laquelle par conséquent il n’a jugé à propos de parler au Roi. Je ne crois pas que vous deviez insister au contraire, mais si par des raisons (que je ne veux pas avouer bonnes quelles qu’elles puissent être)², vous estimez devoir demeurer [Le papier est coupé à cet endroit : on aperçoit seulement un fragment de lettre majuscule manuscrite en bordure de papier, au-dessous].

[Au verso] Il reste assez de temps pour envoyer la dépêche susdite, de laquelle, en ce cas, vous ne devez pas douter et je vous assure que me renvoyant ce courrier promptement, je vous en renverrai un autre exprès pour ce sujet. Mais je vous conjure par Madame de Combalet de revenir.

À Lyon, ce dimanche 29 septembre 1630.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. Il s’agit du semestre dû dans le cadre de la charge de maréchal de camp qui est alors octroyée au marquis de Brézé, et dont il refuse les fonctions. Voir aussi les textes 465 et 466. [↩]
2. Ces raisons sont très probablement financières. [↩]