Claude Bouthillier au marquis de Brézé, Lyon, 2 octobre 1630.

Collection particulière, aimable communication de M. Bertrand Thierry des Épesses. Original autographe.

Monsieur,

Monseigneur le Cardinal a eu le soin d’envoyer quérir lui-même votre expédition de maréchal de camp, de laquelle la Reine, notre maîtresse, parla elle-même au Roi son fils, qui la commanda de fort bon cœur. Vous la trouverez datée du 10 de ce mois, parce que la résolution ne fut prise dès lors avant que celle du marquis de Tavannes fût faite.

C’est Monsieur de Châteauneuf qui s’est avisé très à propos de cela. J’ai cru qu’il serait meilleur que ce fût Monsieur de La Ville-aux-Clercs, qui fait la charge de la Guerre, qui signât ceste expédition, laquelle j’avais déjà faite comme je vous ai mandé. Si vous venez avec Monsieur le Surintendant [le maréchal d’Effiat], le commandement absolu que je vous ai mandé de Monseigneur le Cardinal aura fait cet effet. Si vous ne venez pas, j’ai jugé cet emploi d’importance, ne faites point de difficulté de précéder le marquis de Tavannes.

J’ai eu un accès de fièvre bien violent hier et cette nuit, et j’ai <été>¹ aujourd’hui saigné du bras droit, de sorte que je suis contraint de finir, après vous avoir confirmé ce que je vous ai mandé par mes précédentes, que le Roi, grâce à Dieu, se porte de mieux en mieux. J’aurais commencé par là si je ne vous avais déjà écrit sa guérison. Je suis et serai toute ma vie de l’entier de mon cœur, Monsieur, votre très humble, très affectionné et obéissant serviteur,

Bouthillier

À Lyon, ce mercredi 2 octobre 1630. 

1. Le papier est déchiré. [↩]

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