Charles d’Escoubleau (1588-1666), marquis de Sourdis et d’Alluyes (ou Alluye), est le fils de François d’Escoubleau, marquis d’Alluyes, et d’Isabeau Babou de La Bourdaisière. Il est aussi le frère de François d’Escoubleau, cardinal de Sourdis, décédé en 1628, et d’Henri d’Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux.
Charles d’Escoubleau de Sourdis sert d’abord en Italie, sous les ordres du maréchal de Créqui et du maréchal de Bassompierre. Présent au Pas-de-Suze en 1629, il participe aux sièges de Pignerol (fin mars 1630) et de Chambéry (en mai), à la prise d’Annecy (20 mai), de Romilly, à la bataille de Veillane (Avigliana, 10 juillet 1630), à la prise de Saluces (20-21 juillet) et à la bataille du pont de Carignan (août).
Il accède au grade de maréchal de camp le 1er mai 1632, et est affecté à l’armée de Picardie. Gouverneur de Corbie, il voit cependant la réalité de la défense de la place confiée à René II de Mailly au cours de l’été1.
Il est fait mestre de camp général de la cavalerie sur la démission du duc de La Trémoille par lettres de provision en date du 3 avril 1633 et prend la tête de la compagnie de chevau-légers de ce dernier. Chevalier des ordres du Roi le 14 mai1633, il accompagne le Roi lors de la campagne de Lorraine la même année, recevant la reddition de Lunéville.
En 1634 et 1635, il sert dans l’armée d’Allemagne, sous les ordres du maréchal de La Force. En mai 1635, il combat en Lorraine et en Alsace. Le 16 mai 1635, il est pourvu d’un régiment de cavalerie dit « mestre de camp général » et participe aux combats livrés contre les Impériaux dans la région de Spire. Au cours de l’été, Charles d’Escoubleau de Sourdis combat encore en Lorraine et participe au siège de Moyen dans le courant du mois de septembre. Quelques mois plus tard est rédigé un état des « Places de la Lorraine et du Barrois à raser par l’avis du marquis d’Alluye », probablement en janvier 16362. Il devient aussi gouverneur de l’Orléanais, du pays Chartrain et du Blésois grâce à sa mère à la fin de l’année 1635.
De 1636 à 1639, Charles d’Escoubleau de Sourdis se consacre à son gouvernement. Il se démet, en juillet 1637, de sa charge de mestre de camp général de l’artillerie.
Il est promu lieutenant-général des armées du Roi le 13 février 1639, et sert à ce titre en Guyenne, sous le commandement du prince de Condé et de son frère, Henri, archevêque de Bordeaux, avant d’être envoyé à la frontière espagnole, près de Bayonne.
En 1641, placé sous les ordres du maréchal de Brézé et du maréchal de Châtillon, il prend part à la bataille de La Marfée (6 juillet).
Il achève sa carrière militaire dans son gouvernement.
Il a épousé la fille du comte de Cramail, Jeanne de Montluc. Selon les Mémoires de François-de-Paule de Clermont, marquis de Montglat, leur fils aîné, François d’Escoubleau de Sourdis (v. 1619-1638), marquis d’Alluyes, trouve la mort au service du Roi, lors du siège de Renty en 16383.
De l’union de Charles d’Escoubleau de Sourdis et de Jeanne de Montluc sont aussi issus Paul d’Escoubleau de Sourdis, marquis d’Alluyes après son frère, qui épouse, en 1667, Bénigne de Meaux du Fouilloux ; Henri d’Escoubleau de Sourdis, comte de Montluc, qui épouse, Marguerite Le Lièvre ; François d’Escoubleau de Sourdis, dit « le chevalier de Sourdis », qui recueille le titre de marquis de Sourdis et épouse Marie-Charlotte de Béziade-Avaray ; Élisabeth, qui épouse, en 1637, Martin Coëffier de Ruzé (1612-1644), marquis d’Effiat, frère aîné du marquis de Cinq-Mars.
Voir aussi M. Pinard, Chronologie historique-militaire… Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome IV, p. 18-19 ;
Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique…, édition 1759, tome quatrième, p. 189 ;
François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome VI, Paris, chez Antoine Boudet, 1773, p. 80 ;
Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, tome I, p. 753, 766, 821, 862, 1037 et 1043 et tome II, p. 1308 et 1144.
Textes 470, 475, 479, 582, 638, 639, 728, 730, 855, 861,
- Voir le mémoire de Richelieu destiné à Louis XIII, 12 mai 1632, original conservé auMinistère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 9, f° 146-154, publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 201-208 ; et voir la lettre du marquis de Saint-Chamond à Richelieu, Paris, 27 août 1632, original conservé auMinistère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1675, f° 217-218, publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 410-411. [↩]
- Copie conservée au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. CP Lorraine, vol. 29, fol. 65. [↩]
- Alexandre Petitot – éd. -, Mémoires… du marquis de Montglat, Paris, Foucault,1825-1826, 3 volumes, voir au tome 1, p. 203, tome XLIX, tome X et tome LI de la collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (17 octobre 2022). Escoubleau (Charles d’, marquis de Sourdis et d’Alluyes). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 5 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tq8d