Le maréchal de La Force à Louis XIII, Saint-Nicolas-de-Port, 10 octobre 1635.

Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 26, f° 472-473. Original autographe. Suscription au f° 473 v° : « au Roi ». Pour le classement : « M. le maréchal de La Force, au camp de Saint-Nicolas, 10 octobre 1635 ».

Sire,

Votre Majesté m’ayant fait l’honneur de trouver juste ma demande, et de m’accorder le congé que je lui ai demandé pour m’aller un peu rafraîchir, mon indisposition me contraint de la supplier très humblement trouver bon que je puisse me retirer avant que l’hiver vienne, afin que j’aille prendre un peu de repos. Votre Majesté considérera, s’il lui plaît, le long temps qu’il y a que je travaille, les incommodités que me peut apporter mon âge.

D’outre cela, je la puis assurer qu’il m’est survenu un fort grand mal à une jambe, qui m’empêche de travailler comme je désirerais, ainsi que lui pourra dire M. de Saint-Orse, et duquel je ne puis guérir si je n’ai du repos. Les grandes afflictions que j’ai eues les unes sur les autres m’ont tellement agité le corps et l’esprit que certainement j’ai besoin d’un peu de relâche et d’aller apporter quelque remède au mauvais état de mes petits affaires [sic].

M. le duc d’Angoulême sert si dignement Votre Majesté que je n’y puis rien ajouter. Et si elle me fait cette grâce d’agréer que j’aille un peu me remettre, j’espère être si heureux de lui pouvoir encore rendre quelque bon service, et en qu’il lui plaira m’honorer de ses commandements lui témoigner que je me tiendrai très heureux que moi et les miens finissions nos jours en lui rendant l’obéissance, fidélité, et service très humble que nous lui devons. C’est, Sire, de Votre Majesté, le très humble, très obéissant et très fidèle sujet et serviteur,

Caumont La Force

Ce X octobre, au camp de Saint-Nicolas.

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