Anne Mangot (1594-1655), seigneur de Villarceaux, appartient à une famille originaire de Loudun. Il est le fils cadet de Claude II Mangot (1556-1624), seigneur de Villarceaux (ou Villarceau, en Beauce), Dreville, Villeran et Orgères (Orgères-en-Beauce), secrétaire d’État et garde des sceaux (1616-1617), et de Marguerite Le Beau († 13 juin 1643), dame de Villarceaux. Il est baptisé à Orgères-en-Beauce le 3 septembre 1594¹.

Il a trois frères : Claude III Mangot, seigneur de Villeran († 1652), aîné de la fratrie, reçu conseiller au parlement de Paris le 7 décembre 1618, puis maître des requêtes en 1628, qui a épousé Hélène de La Flèche († 1660) ; Jacques Mangot, seigneur d’Orgères, conseiller au Grand Conseil puis maître des requêtes et intendant de justice, police et finances en Alsace et au comté de Montbéliard en 1637, qui a épousé Madeleine Garnier ; Mathurin (ou Edme) Mangot († 1658), abbé commendataire de l’abbaye de Sainte-Colombe-lès-Sens. 

D’abord conseiller au parlement de Bretagne en 1619, Anne Mangot de Villarceaux est reçu conseiller au parlement de Paris le 22 février 1623. Il est maître des requêtes en 1627. Par commission en date du 22 juin 1632, quatre jours avant la signature, par le duc de Lorraine et le roi de France, du traité de Liverdun, il est chargé de recueillir auprès des habitants de Pont-à-Mousson un serment de fidélité à Louis XIII².

En 1635-1636, il supervise la destruction de places fortes et châteaux lorrains, en compagnie de l’évêque de Mende, Sylvestre Crugy de Marcillac, et de Guillaume Fremyn. La liste de ces fortifications est fournie par un document conservé à la Bibliothèque nationale de France³. Il travaille cependant dès 1635 à cette entreprise de démantèlement et en suggère l’objet⁴. 

Louis XIII le gratifie de l’office de président au conseil souverain de Nancy en septembre 1636. 

En avril 1637, Richelieu le nomme intendant de justice, police et finances dans les Trois-Évêchés, tandis que son frère Jacques exerce des fonctions similaires en Alsace et au comté de Montbéliard. 

Anne Mangot de Villarceaux résigne sa charge d’intendant le 4 décembre 1640  ((Pour cette période, voir la correspondance – une soixantaine de lettres – que Villarceaux entretient avec Richelieu et avec le comte de Chavigny à partir de juillet 1635, au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 25, 26, 27 et 28. Voir aussi les lettres de commission d’intendant dévolue le 2 avril 1637 à Villarceaux et à Orgères, dans Quentin Muller, Les intendances françaises de l’espace lorrain au XVII^esiècle (1619-1698), thèse citée, tome II, p. 32.)). Il est remplacé par Nicolas Vignier. 

Anne Mangot de Villarceaux a épousé Marie Phélypeaux de Pontchartrain. 

Voir aussi Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, t. 2, p. 745 ;

François du Chêne, Histoire des chanceliers et gardes des sceaux de France…, Paris, chez l’auteur, 1653, p. 723 ; 

Georges Livet, L’intendance d’Alsace sous Louis XIV (1648-1715), Paris et Strasbourg, Publications de la Faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg, 1956, p. 50.

Textes 487, 488, 636, 638, 717, 724, 729, 783, 860, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Quentin Muller, Les intendances françaises de l’espace lorrain au XVII^e siècle (1619-1698), thèse de doctorat d’Histoire, sous la direction de Laurent Jalabert et d’Olivier Chaline, soutenue à l’université de Lorraine, le 27 octobre 2023, 2 volumes, tome I, p. 98 note 621. [↩]
2. Le document a été publié par J.-A. Schmit, Sept actes inédits relatifs à la première occupation de la Lorraine, 1632-1633, Nancy, Wiener, 1873, p. 245-247, extrait des Mémoires de la Société d’archéologie lorraine. [↩]
3. Y figurent les fortifications de Neufchâteau, de Bouconville, de Frouard (sur la Moselle), de L’Avant-Garde (à Pompey, vis-à-vis de Frouard), de Condé-sur-Moselle (auj. Custines), de Lachaussée, de Gondrecourt-le-Château, de Ruvigny, de Morlay, de Louppy, de Mandres-aux-Quatre-Tours, de Prény, de Varennes-en-Argonne, de Pierrefort (à Martincourt), de Trognon (à Heudicourt-sous-les-Côtes), de La Fauche (non loin de Neufchâteau), et de Renesson (à Trémont-sur-Saulx, auj. dép. Meuse, non loin de Bar-le-Duc), BnF, coll. Manuscrits Français, vol. 18 889, f° 187, copie reprise par Dom Augustin Calmet, Histoire de la Lorraine… Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée par l’auteur, Nancy, A. Leseure, 1745-1757, en 7 volumes, t. VI, p. 209-210 ; le document original intitulé « Département des châteaux et places qui doivent être démolies en Lorraine », établi le 1^er février 1636, est conservé au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 25, f° 316-317. [↩]
4. Anne Mangot de Villarceaux à Denis de Rémefort de La Grelière, de Ligny-en-Barrois, le 5 octobre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, L’œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2020, p. 479-481. [↩]