Résumé d’un mémoire de Claude Gobelin, 28 décembre 1635.

Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 27, f° 357-358. De la main d’un secrétaire.

M. Gobelin, 28 décembre 1635.

Il a fait marché de dix mille résaux de blé, mesure de Nancy, savoir huit mille de froment, et deux mille de seigle, moyennant la somme de six-vingts [cent vingt] mille livres, lesquels blés seront fournis à Neufchâteau par le traitant, savoir la moitié au dernier janvier, et l’autre moitié au dernier février. Pour payer lesdits blés, il propose de demander la ville de Neufchâteau par forme de contribution ou de prêt LX^M livres, afin d’en tirer trente ou quarante mille.

La ville et prévôté de Châtenoy a contribué pour le duc Charles jusques à IIII^XX M francs, monnaie de Lorraine. Le receveur de ladite prévôté que M. Gobelin tient prisonnier demeure d’accord de XX^M. Ledit sieur Gobelin dit qu’on pourra tirer quelque argent de ladite ville et prévôté.

Il est d’avis que l’on demande par forme de prêt quinze ou vingt mille livres aux villes de Vézelise et Vaudémont, que les habitants imposeront sur toute la comté et prendre le prétexte même que pour Neufchâteau, qui est rébellion, désobéissance, et avoir reçu les ennemis, dit qu’on pourrait bien tirer X^M livres. On pourrait tirer quelque argent de Mirecourt, y ayant des bourgeois fort riches. Les habitants n’ont pas été dans la désobéissance, en ayant été retenus par les régiments qui y ont été en garnison. Le prétexte que l’on peut prendre pour leur demander quelque prêt est pour payer les gens de guerre qui les ont garantis d’être pillez par Jean de Werth.

Presser M. de Chamblay de payer les XL^M livres, qu’il s’est obligé de payer pour Saint-Nicolas. Ledit sieur de Gobelin fait état d’employer vingt mille livres de cet argent pour payer les blés.

Dit ledit Gobelin qu’encore que cet argent se puisse tirer avec le temps, il ne faut pas laisser d’envoyer de l’argent comptant parce qu’il s’est obligé de payer au traitant à mesure qu’il fournira des blés. De plus, il est nécessaire d’en avoir pour faire faire quantité de sacs pour payer les charrois et autres menues dépenses. Outre lesdits dix mille résaux, il espère encore faire amas de quatre ou cinq mille qui étant tirés de Vézelise, Vaudémont, Haroué, Neufchâteau, et autres endroits, ne coûteront rien au Roi, s’il ne veut payer. Donc, il fera tenir deux mille résaux prêts à Épinal pour le convoi de Colmar et Sélestat.

Outre cela, il fera de petits magasins dans les châteaux d’Épinal et Chattay [sic, Châtel ?], qui sont deux lieux bien assurés. Le surplus, il le fera portez à Nancy. La plus grande difficulté qu’il aura sera pour les voitures, à cause du peu de chevaux. Il a envoyé en plusieurs endroits pour voir si l’on en pourra trouver, promettant de les payer. À mesure que l’on portera les blés à Neufchâteau, il les fera conduire à un château nommé Craigne, ou au Pont-Saint-Vincent, où M. de Fossez, ayant établi un bac ou deux, les enverra quérir de Nancy.

Croit qu’il serait nécessaire d’avoir un grand équipage de vivres bien payé et entretenu, comme celui de l’artillerie, les chevaux des vivres ayant bien plus à travailler que les autres.

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