Le baron François de Mercy (1597-1645) est le fils cadet de Pierre Ernest de Mercy, baron de Mercy, seigneur de Friauville en partie, de Mandres et de Châtillon (auj. commune de Pillon, département de la Meuse), gouverneur de Longwy, chambellan du duc Charles III de Lorraine, et d’Anne du Hautoy (fille de François du Hautoy et de Nicole de Beauvau). Il est l’une des principales figures de la guerre de Trente Ans.

Natif de Longwy, il est aussi le frère aîné de Gaspard de Mercy, qui combat à ses côtés et avec lequel il est fréquemment confondu. Jean-Charles Fulaine signale « un troisième Mercy en 1637, en quartier d’hiver en Franche-Comté, très probablement le cousin des deux précédents »¹. L’aîné de la fratrie est Henry de Mercy, qui succède à leur père dans la charge de gouverneur de Longwy, dont il est chassé par les Français en 1635 avant d’y revenir en 1636, dans les rangs de l’armée impériale, en compagnie de Gaspard.

D’abord officier subalterne, il se met au service du duc Maximilien de Bavière vers 1618. Il fait campagne en Bohême jusqu’en 1620, puis combat en Rhénanie en 1622, avant de s’illustrer contre les Danois en 1625-1627.

En 1631, sous les ordres de Piccolomini et avec le grade de major, il participe à la bataille de Breitenfeld, près de Leipzig. Selon Jean Peltre et Maurice Noël, il dirige la défense de la place de Moyenvic, alors que la place est assiégée par les Français en décembre 1631, avant de se rendre, blessé². Selon Jean-Charles Fulaine, c’est son frère Gaspard qui se trouve à Moyenvic³.

Placé par l’empereur Ferdinand II à la tête d’un régiment de cavalerie à la fin de l’été 1633, François de Mercy opère des recrues de cavaliers et de fantassins dans la région d’Épinal⁴. Il se trouve à Constance en octobre 1633, à la tête de son régiment, lorsque la ville est assiégée par le maréchal Gustave Horn. Son intervention est décisive pour le départ des Suédois. François de Mercy est cependant fait prisonnier au mois de décembre suivant, alors qu’il tente une sortie de la place de Brisach. Il est brièvement détenu à Colmar.

Le 12 mars1634, François de Mercy et le comte de Salm, réunis par le duc de Lorraine pour tenter de reconquérir les duchés de Lorraine et de Bar, sont défaits et capturés par le maréchal de La Force dans la plaine de Cernay, non loin de Wattwiller⁵. Selon Jean Peltre et Maurice Noël, rapidement libéré, François de Mercy reprend aussitôt le combat, en Suisse, à Rheinfelden, où il est à nouveau capturé⁶.

Placé à la tête de l’infanterie du duc de Lorraine au début de l’année 1635, c’est François de Mercy, et non son frère Gaspard, qui est battu par le maréchal de La Force lors de la bataille de Mélisey, et fait prisonnier, tandis que son beau-frère, comme lui lieutenant-colonel de Charles IV de Lorraine, trouve la mort⁷.

Les hommes de François de Mercy combattent parallèlement à Briey et tiennent un temps la place de Sancy, dont le prince de Condé parvient à s’emparer au début de l’été⁸.

L’année 1636 s’ouvre pour lui par le pillage de son château de Mercy⁶. Au cours de l’été, François de Mercy contribue à faire lever le siège de Dole (15 août 1636). À la fin de l’année, il porte les titres de colonel d’infanterie et de général de bataille⁹.

En 1637, il est battu, en compagnie de Charles IV, par le duc Bernard de Saxe-Weimar près de Grey, puis pénètre en Bourgogne pour attaquer le duc de Longueville. Il est nommé la même année Feld-Maréchal lieutenant par l’Empereur et par le duc de Bavière¹⁰.

En septembre 1638, ce dernier lui confie le commandement de ses troupes, avec le grade de général d’artillerie.

En 1640, il s’oppose encore au duc de Longueville dans le Bas-Palatinat, et au général Baner, près de Ratisbonne.

En 1641, il participe au siège de Wolfenbüttel et à la prise de Göttingen.

En 1642, il combat les Français en Brisgau.

En 1643, il prend le commandement en chef de l’armée bavaroise. En novembre, en compagnie du duc de Lorraine, est le vainqueur du colonel Rantzau à la bataille de Tuttlingen. Il s’empare ensuite de Rottweil et d’Uberlingen.

L’année suivante, en compagnie de son frère, face au vicomte de Turenne, il ne peut éviter le désastre à Fribourg-en-Brisgau (3 août 1644), au cours duquel Gaspard perd la vie.

Si François de Mercy s’impose face à Turenne à Mergentheim, sur la Tauber, en 1645, il décède, un an après Gaspard, des blessures reçues à la seconde bataille de Nördlingen, face au duc d’Enghien et au même Turenne, le 3 août 1645.

François de Mercy a épousé en premières noces Anne-Marie de Schauenbourg, décédée à Besançon le 23 octobre 1636, puis en secondes noces Madeleine de Flaxenland (ou Flachsenland).

Il laisse à son fils, Pierre Ernest de Mercy, le grade de colonel et la propriété d’un régiment.

Voir aussi Alain Petiot, Les Lorrains et les Habsbourg : dictionnaire biographique…, Aix-en-Provence, Mémoire & Documents, 2014, 2 volumes ;

Alain Petiot, Les Lorrains et l’Empire. Dictionnaire biographique des Lorrains et de leurs descendants au service des Habsbourg de la maison d’Autriche, Versailles, Mémoire & Documents, 2005 ;

Alain Petiot, Au service des Habsbourg : officiers, ingénieurs, savants et artistes lorrains en Autriche, Paris, éditions Messene, 2000.

Voir aussi Helmut Neuhaus, “Mercy, Franz Freiherr von”, dans Neue Deutsche Biographie, 17 (1994), S. 125-126, article disponible en ligne, consulté le 21/11/2023.

Textes 495, 713, 715, 726, 783, 784, 

1. Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, Metz, éditions Serpenoise, 1997, p. 138. [↩]
2. Jean Peltre et Maurice Noël, « Les Mercy en Europe aux XVII^e et XVIII^e siècles. De la Lorraine au Banat », Le Pays lorrain, volume 77, n° 3, juillet-septembre 1996, p. 185-198. [↩]
3. Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, ouvrage cité, p. 64. [↩]
4. Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, ouvrage cité, p. 97. [↩]
5. Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée…, ouvrage cité, p. 114, l’index de l’ouvrage renvoie cependant à la fois à Gaspard et à François de Mercy concernant cet épisode. [↩]
6. Jean Peltre et Maurice Noël, « Les Mercy en Europe aux XVII^e et XVIII^esiècles. De la Lorraine au Banat », article cité. [↩] [↩]
7. Voir le récit de la bataille de Mélisey donné par le maréchal de La Force, rédigé le 25 mai 1635, translation publiée en ligne, texte 713, le récit donné par le cardinal de La Valette, le 27 mai, translation publiée en ligne, texte 715 ; et le troisième récit de la bataille, le plus complet, publié par Antoine Aubery, qui fait référence au beau-frère de Mercy, comte de Schönau, tué à Mélisey par Lalagne – ou Lalaque -, « Autre relation de la retraite du duc Charles, du camp de La Neuvelle près Lure le 26 mai  M DC XXXV », dans Antoine Aubery, Mémoires pour l’histoire du cardinal-duc de Richelieu, Paris, chez Antoine Bertier, 1660, 2 volumes, tome premier, p. 475-478. [↩]
8. Quentin Muller, Le lys face aux armoiries : Richelieu et la noblesse lorraine, sans lieu, Publications historiques de l’Est / Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire / Université de Lorraine, 2021, p. 141. [↩]
9. Jean Peltre et Maurice Noël, « Les Mercy en Europe aux XVII^e et XVIII^e siècles. De la Lorraine au Banat », article cité. [↩]
10. Ibidem. [↩]

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