François IV Fouquet (1587-1640), vicomte de Vaux, naît dans une famille bourgeoise qui a fait fortune dans le commerce du drap, avant de s’orienter vers la magistrature. Après des études de droit, François IV Fouquet, devient conseiller au parlement de Paris. En 1615, il résigne sa charge pour acquérir celle de maître des requêtes de l’hôtel du Roi. François IV Fouquet fait partie du tribunal qui condamne le comte de Chalais pour crime de lèse-majesté. C’est en cette occasion qu’il rencontre et se fait apprécier de Richelieu.

En 1627, il achète le brevet de conseiller d’État en service ordinaire et cède l’office précédent. La même année, il est envoyé en mission par Richelieu auprès des Cantons suisses, et participe à la création de la manufacture de la Savonnerie. En 1628, il entre au conseil de la Marine, créé quelques années plus tôt par Richelieu. Proche de saint Vincent de Paul et de Jeanne de Chantal, il associe les ordres et congrégations aux activités mercantiles de la Compagnie des îles d’Amérique. Il a épousé, en 1610, Marie de Maupéou, dont il a six filles et six garçons¹. En 1632, François IV Fouquet a acquis la charge de conseiller au Grand Conseil pour son fils aîné, François V Fouquet (1611-1673), charge qu’il a troquée pour celle de conseiller au parlement de Paris, en sollicitant une dispense d’âge². Au cours du printemps 1633, François IV Fouquet a réitéré une démarche similaire, auprès de Richelieu, pour son fils cadet cette fois, Nicolas (1615-1680), futur surintendant des finances, afin d’acquérir la charge de conseiller au parlement de Paris que résigne Chrétien de Lamoignon. Richelieu la lui refuse alors, François V, étant déjà titulaire du même office³. Nicolas Fouquet obtient cependant des charges au parlement de Metz puis au conseil souverain de Nancy en 1634. Malgré son jeune âge, Richelieu lui confie l’inventaire des archives de la chancellerie de Vic, qui contiennent notamment les titres du temporel de l’évêché de Metz et de l’abbaye de Gorze, afin d’établir les usurpations des ducs de Lorraine. Le père et le fils travaillent à cette époque sur les contraventions de Charles IV et de ses prédécesseurs. François Fouquet achève également l’inventaire des papiers d’État du cardinal-ministre, puis sollicite encore pour son cadet une abbaye de l’ordre de Chezal-Benoît, dont Richelieu souhaite la réforme. En 1635, François V Fouquet, embrassant l’état ecclésiastique, les projets de François Fouquet sont bouleversés. C’est désormais à Nicolas qu’il revient de poursuivre l’ascension familiale. François IV acquiert alors en son nom la charge de maître des requêtes de l’hôtel.

Textes 36, 74, 153, 285, 858, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome sixième, Paris, chez Antoine Boudet, 1773, p. 611 [↩]
2. François Fouquet à Richelieu, 12 juin 1632, Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 804, f° 186. [↩]
3. Claude de Bullion et Claude Bouthillier à Richelieu, le 29 mars, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 158-159 [↩]