Guillaume Bautru à Richelieu, 19 décembre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 805, f° 168. Original autographe.

Monseigneur,

Encore que j’espère avoir l’honneur d’être auprès de vous deux jours après M. de Saint-Germain¹, je ne saurais pourtant, Monseigneur, m’empêcher de vous témoigner l’extrême joie que j’ai reçue de votre heureuse convalescence, que j’ai été le seul de vos très humbles serviteurs qui ai eu contentement tout entier sans avoir participé aux déplaisirs de vos extrêmes douleurs, ayant appris la santé et la maladie au même jour.

J’en rends grâces à Dieu de tout mon cœur, et vous assure que je viens d’un pays où l’on donnerait beaucoup de millions pour vous voir en autre état, et si je vous puis assurer que jamais estime d’homme vivant ne fut à pareil degré. Je vous entretiendrai de tout cela dans deux jours, qui seront les plus heureux de ma vie, puisque je vous reverrai [avec] la santé que vous souhaite, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très fidèle et très obligé serviteur,

Bautru

19 <décembre> 1632.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. S’agit-il d’un trait d’humour en référence à Mathieu de Morgues, abbé de Saint-Germain ? [↩]