Le marquis de Brézé à Richelieu, Machecoul, 26 décembre 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 805, f° 188. Original de la main d’un secrétaire, sauf la formule finale autographe et la signature.

Monseigneur,

Sur l’assurance que le révérend père Joseph m’a donnée que vous trouviez bon que je fisse un voyage en Belle-Île avant que d’aller à la cour, mes affaires m’y obligeant, je pars dans deux jours pour m’y en aller, afin qu’au plus tôt qu’il me sera possible, j’aille rechercher auprès de vous l’honneur de vos commandements et, au moins si je m’en suis honoré, vous faire ressouvenir par ma présence, que jamais personne ne les recevra, qui y obéisse avec plus de fidélité et de passion à votre très humble service que ce que je ferai toujours.

Ce porteur vous dira, Monseigneur, l’accident qui est arrivé au lévrier que j’avais destiné de vous présenter, et comme je fais tout mon possible pour le remettre. Cependant, il vous présentera de ma part deux de ses sœurs, que je souhaiterais qui vous fussent agréables. Au moins vous puis-je assurer, Monseigneur, qu’il ne s’en trouvera point en Bretagne deux plus vites, et que, s’il m’avait été possible d’en recouvrer de plus belles, je n’y aurais pas manqué, car il n’y a rien qui me soit plus cher que de vous témoigner par mon obéissance que je suis plus que toutes choses absolument à vous, et, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Brézé

Machecoul, ce 26^e décembre 1632.

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