René-Louis de Fiquelmont (ou Ficquelmont) (1589-1654) est le fils cadet de Jean de Fiquelmont, écuyer de François de Lorraine-Vaudémont, éphémère duc de Lorraine, et de Claude de Joyeuse. Il est aussi le frère de Balthazar de Fiquelmont, seigneur de Mars-la-Tour, gentilhomme de la Chambre du duc de Lorraine et maître d’hôtel du Roi. Il est enfin le cousin d’Antoine-François de Joyeuse, comte de Grandpré, gouverneur pour le roi de France de Mouzon et de Beaumont-en-Argonne.
Destiné à l’état ecclésiastique, il est pourvu en commende, en 1609, des abbayes de Mouzon, Élan et Belval, où il introduit la réforme prônée par la congrégation de Saint-Vanne. Il se rend à Liège dès 1624, en qualité d’émissaire du roi de France auprès du prince-évêque, Ferdinand de Bavière. Au cours des années qui suivent, il œuvre à préserver la neutralité de la principauté tandis que l’armée espagnole de Flandre s’oppose aux incursions hollandaises.
Après la prise de Maastricht par les troupes du prince d’Orange, la principauté de Liège acquiert une importance stratégique renouvelée, entre Pays-Bas espagnols, Provinces-Unies et France. En mai 1634, Richelieu décide d’y envoyer à nouveau René-Louis de Fiquelmont en qualité de résident. L’objectif du cardinal-ministre n’est pas d’imposer la protection française, mais de convaincre le parti des « Grignoux », mené par Sébastien de La Ruelle, dont l’abbé de Mouzon est proche, de l’intérêt du soutien français. Le 1er mars 1635, un accord secret est signé en ce sens par l’abbé de Mouzon, par Sébastien de La Ruelle et par le comte de Warfusée, proche des Hollandais.
Mais le 16 avril 1637, Sébastien de La Ruelle est assassiné, sur ordre du comte de Warfusée, qui trouve aussi la mort lors des échauffourées. René-Louis de Fiquelmont est brièvement retenu prisonnier par les assassins de Sébastien de La Ruelle. Il quitte Liège en octobre 1639 pour Maastricht. Il regagne Paris pour y recevoir de nouvelles instructions de Louis XIII et de Richelieu. Il demeure dans la capitale jusqu’en avril 1640. Quelques mois après son retour à Liège, n’ayant pu convaincre les Liégeois du bienfondé de la protection française, il est chassé par le parti des « Chiroux », proche du prince-évêque.
René-Louis de Fiquelmont est de retour en France en 1641. Il décède à l’abbaye de Luxeuil en 1654.
Voir Bruno Dumoulin, « La principauté de Liège : champ clos des rivalités franco-espagnoles (1595-1648 », Revue du Nord, n° 373, 2008/4, p. 717-727, article consulté en ligne le 04/12/2022 https://www.cairn.info/revue-du-nord-2008-4-page-717.htm
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (4 décembre 2022). Fiquelmont (René-Louis de, abbé de Mouzon). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 18 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqb7