Louis XIII à Richelieu, Sainte-Menehould, 12 février 1632.

Bibliothèque nationale de France, coll. Châtre de Cangé, vol. 22, f^° 226. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 92.

Mon cousin,

Je vous accorderais volontiers ce que me demandez pour les cinq robes longues, mais outre qu’il y a plaisir à les voir un peu promener à la suite de ma cour, plus on relâche avec telles gens, plus ils en abusent.

Quand un de mes mousquetaires manque à se trouver à l’exercice d’un quart d’heure, il entre en prison. S’il désobéit à son capitaine, lorsqu’il lui fait quelque commandement à sa charge, il est cassé et en tel cas peut-il désobéir qu’il perd la vie, et il sera dit que ces robes longues me désobéiront librement et hardiment, et je demeurerai du côté du vent, et ces seigneurs gagneront leur congé sous ombre qu’ils déjeunent le matin en leur buvette et sont trois heures assis sur mes fleurs de lys.

Par arrêt à Sainte-Menehould, il n’en sera pas ainsi, car il est ordonné que vous serez moins facile et moins capable d’avoir pitié desdits seigneurs après qu’ils se sont mis en peine d’avoir méprisé ce qu’ils doivent au maître de la boutique, qui vous aime plus que jamais, 

Louis

De Sainte-Menehould, le 12 février 1632

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