Achille de Harlay (1581-1646), baron de Sancy, est le troisième fils de Nicolas I^er de Harlay-Sancy et de Marie Moreau du Tremblay. Il étudie la philosophie et le droit mais se tourne vers la carrière ecclésiastique. Il est nommé, en 1597, abbé de Saint-Sauveur de Villeloin (établissement auquel il renonce en 1607), de Saint-Benoît-sur-Loire, de Fleury et des Châteliers, avant qu’Henri IV ne lui attribue l’évêché de Lavaur (1603). 

Il n’en exerce pas les responsabilités, préférant retourner à l’état laïc, avec le titre de marquis de Morainvilliers, à la suite du décès de son frère aîné, Nicolas II de Harlay, baron de Maule et de Sancy, capitaine d’infanterie, tué au siège d’Ostende en 1601. Il embrasse alors la carrière diplomatique et est ambassadeur à Constantinople entre 1611 et 1618. Il profite de son séjour pour apprendre l’hébreu et pour réunir une importante collection de manuscrits. 

Excellent orientaliste, il est de retour en France en 1619, date à laquelle il rejoint la congrégation de l’Oratoire, située rue Saint-Honoré à Paris. Il en devient le supérieur général et lègue à l’établissement sa bibliothèque, dont les volumes sont aujourd’hui conservés à la Bibliothèque nationale de France. 

Il n’en poursuit pas moins sa carrière diplomatique puisqu’il est envoyé en Savoie, puis à Londres, en tant qu’aumônier de la reine Henriette (1625-1626). 

Nommé évêque de Saint-Malo le 16 août 1631, il est sacré en janvier 1632, et prend possession de son siège à la fin du mois suivant. 

Il joue un rôle de premier plan aux États de Bretagne en 1634, et est chargé par Richelieu, vers la même époque, de préparer, avec Denis Charpentier, ses Mémoires. 

Au cours de l’année 1635, il participe à l’assemblée générale du clergé de France, au cours de laquelle il s’oppose, contre toute attente, à la demande de contribution financière exceptionnelle telle que l’a formulée le Roi pour raffermir les finances de l’État entré en guerre. L’évêque de Saint-Malo se déclare favorable à un don gratuit soumis à l’approbation préalable de tous les ecclésiastiques, à celle du Pape, ainsi qu’au principe d’absolue nécessité. Il s’oppose à l’archevêque de Bordeaux, partisan d’une contribution moins contrainte, et défenseur de libertés gallicanes plus radicales. 

Au mois d’août 1639, Achille de Harlay-Sancy obtient l’abbaye de Saint-Méen, qu’il transforme en séminaire diocésain, conformément aux directives du concile de Trente, les bénédictins cédant la place aux lazaristes. En 1644, il obtient pour son neveu, Ferdinand de Neufville de Villeroy, la coadjutorerie de l’évêché de Saint-Malo, qu’il lui cède au mois de novembre 1646, quelques jours avant son décès. 

Voir Pierre Grillon (éd.), Les Papiers de Richelieu, section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome I : 1624-1626, Paris, A. Pédone, 1975, p. 44-45.

Joseph Bergin, The Making of The French Episcopate…, The Making of The French Episcopate (1589-1661), New-Haven & London, Yale University Press, 1996, p. 640 ; 

Louis Moréri, Le grand dictionnaire…, nouvelle et dernière édition, Paris, chez Jean-Baptiste Coignard, 1725, 6 vol., tome quatrième, p. 509.

Textes 538, 630, 797, 819, 

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