François de L’Hôpital (1583-1660), seigneur du Hallier et comte de Rosnay, est le troisième fils de Louis de L’Hôpital, marquis de Vitry, et de Françoise de Brichanteau, M. du Hallier est aussi le frère cadet du maréchal de Vitry. Leur sœur, Antoinette, a épousé le comte de Charlus. D’abord destiné par ses parents à l’état ecclésiastique, François de L’Hôpital reçoit l’abbaye de Sainte-Geneviève de Paris, puis est nommé par Henri IV à l’évêché de Meaux. Mais il décide d’embrasser la carrière des armes, à l’imitation de son aîné.

Capitaine des gardes du corps du Roi et du château de Fontainebleau en 1617, à la suite de son frère, il sert en qualité de maréchal de camp en 1621-1622 contre les révoltés huguenots du sud-ouest. Il prend Pardaillon et Théobon. Puis, en 1627-1628, il sert devant La Rochelle, et, en 1629-1630, dans les campagnes de Savoie et de Piémont. En vertu de la commission royale qui lui est délivrée le 28 juin 1632, deux jours après la signature du traité de Liverdun, il est chargé de recevoir les places de Stenay, Jametz et Clermont-en-Argonne, dont le dépôt à la France est prévu par les accords¹.

Capitaine-lieutenant des gendarmes de la garde en décembre 1632, il détient cette charge jusqu’en 1637, date à laquelle il est promu lieutenant général des armées du Roi. Il est également le gouverneur militaire de Vitry-le-François.

Il est envoyé en Lorraine au printemps 1635, et placé sous l’autorité du prince de Condé². Il refuse, en septembre-octobre, le gouvernement de Saint-Mihiel³.  Le 13 octobre, le comte de Chavigny signale que Monsieur du Hallier conduit un contingent de Suisses à Pont-à-Mousson⁴. Il obtient alors la reddition du château de Clémery, entre Pont-à-Mousson et Nomeny, occupé par un contingent de Croates depuis le début du mois de septembre, avant de regagner Nancy puis Vitry-le-François⁵.

En 1639, Louis XIII lui délivre les charges de gouverneur et lieutenant général en Lorraine et de gouverneur de Nancy. Il détient ensuite le gouvernement de Champagne et de Brie (1643-1644 puis 1649-1650). Chevalier des ordres du Roi, maréchal de France en 1643, ministre d’État en 1652, il est aussi gouverneur de Paris de la fin de l’année 1649 jusqu’au mois de janvier 1657.

Il épouse, en 1630, Charlotte des Essarts, puis en secondes noces, en 1653, Françoise Mignot.

Il décède le 20 avril 1660.

Gédéon Tallemant des Réaux lui a consacré l’une de ses Historiettes. Voir Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 2, p. 71-75 ;

Voir aussi Marie-Catherine Souleyreau (éd.), “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 281-282, p. 444 note 1047.

Textes 86, 141, 182, 236, 584, 594, 599, 610, 634, 667, 668, 773, 774, 775, 776, 798, 818, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Le document a été publié par J.-A. Schmit, Sept actes inédits relatifs à la première occupation de la Lorraine, 1632-1633, Nancy, Wiener, 1873, p. 251-252, extrait des Mémoires de la Société d’archéologie lorraine. [↩]
2. « Faut mander à Monsieur du Hallier qu’il fasse ce que lui dira Monsieur le Prince que les ennemis ayant quitté Conflans et Étain et Bruyères, il suffira qu’il envoie quelqu’un pour voir les ordres qu’il y faut pour les mieux assurer à l’avenir. », instructions de Richelieu à M. du Hallier et au prince de Condé, 28 mai 1635, minute conservée au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 814, f° 122-123. [↩]
3. Richelieu au comte de Chavigny, Rueil, 8 octobre 1635, Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France,  t. V, p. 281-287. [↩]
4. Chavigny à Richelieu, 13 octobre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 483. [↩]
5. François de L’Hôpital, seigneur du Hallier, à Louis XIII, Nancy, 13 octobre 1635, original conservé au Ministère des Affaires étrangères, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 26, f° 521-522 ; François de L’Hôpital, seigneur du Hallier, à Louis XIII, Vitry-le-François, 21 octobre 1635, original conservé au Ministère des Affaires étrangères, coll. Mémoires et Documents France, vol. 816, f° 21. [↩]