Le commandeur Philippe Raquin des Gouttes (1580-après 1649) est le fils d’Antoine Raquin, seigneur des Gouttes, et de Renée d’Amanzé¹. Sa sœur, Claude Raquin des Gouttes, épouse Jacques de Charry. Chevalier de l’ordre de Malte, grand prieur d’Auvergne, il est l’un des officiers les plus gradés de la marine royale, spécialiste des vaisseaux de haut bord ou selon l’expression de l’époque, « bateaux ronds ».

Général des galères de l’ordre de Malte de 1618 à 1620, il reçoit d’importants commandements dans la flotte royale. Capitaine de vaisseau entretenu en 1626, il sert devant La Rochelle en 1627-1628. Vice-amiral des mers du Levant, il exerce sa charge en alternance avec Théodore de Mantin dans la Manche. En 1635, Richelieu, confirmant la difficulté des relations maritimes entretenues avec l’Angleterre dont le combat en rade de Safi est une illustration, mentionne, dans un courrier qu’il adresse au commandeur des Gouttes, son souhait, et la nécessité, de ménager les susceptibilités anglaises, en raison de la supériorité de la flotte de Charles I^er sur celle de la France². 

En 1637, il contribue à la prise du fort de Monterey, sur l’île Sainte-Marguerite (îles de Lérins), puis, l’année suivante, à la victoire de Guétary.

En 1639, Philippe des Gouttes apporte son expertise à Jean Armand de Maillé Brézé qui prend brièvement la tête de la flotte du Levant en remplacement du comte d’Harcourt. Le commandeur des Gouttes est à cette époque amiral de la flotte d’Henri d’Escoubleau de Sourdis, puis chef d’escadre en 1640, lieutenant général des armées navales en 1644. Il n’exerce plus de fonctions après 1649.

Richelieu le surnomme le « père de la mer » ((Michel Vergé-Franceschi, Marine et éducation sous l’Ancien Régime, Paris, éditions du CNRS, 1991, p. 108.)).

Textes 540, 561, 570, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Michel de Castelnau, Les Mémoires de messire Michel de Castelnau, seigneur de Mauvissière…, Bruxelles, chez Jean Léonard, 1731, 3 volumes, tome second, p. 629. [↩]
2. Courrier de Richelieu au grand prieur des Gouttes, de Ruel, le 27 de juin 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau -éd. -, “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 319-320. [↩]